Chien-Courant.com

Forum de discussion dédié à la chasse aux chiens courants

Les différentes interventions au sujet des Vendéens me poussent à vous livrer mon avis et mon expérience sur le sujet des rapprocheurs et en particulier des Griffons Vendéens.
Je chasse avec et je vois chasser des chiens courants depuis 38 ans, passionné, j’ai toujours été curieux d’observer toutes les races, y compris les chiens de pays, dans leur façon de chasser ou « style inhérent à la race », mon point de vue sur le Grand Vendéen et son évolution sera peut-être contradictoire voire dérangeant avec la pensée de certains….
D’abord le rapprocher, comment nos chiens courants se comportent t’ils dans cette action ?
Il y en a qui ne disent rien jusqu’au lancer, d’autres ne prennent pas les voies avant que l’animal ne quitte son gîte ou sa bauge, il y en a quelquefois dans les Vendéens, j’en connais ! Je ne garde pas et je ne recherche pas ces chiens, cependant ce n’est pas forcément une tare si l’utilisation le permet par exemple en cas de grandes densité d’animaux ; je reste cependant sûr que l’utilisation façonne la race et que, en élevant sur ces chiens on en détériore à terme le potentiel.
Il y a des chiens qui prennent des voies anciennes, de plus de 12 heures à …. ?, là chaque race a sa façon de rapprocher, et c’est sur ce sujet que je m’oppose à ce que je considère comme une « standardisation » du rapprocher qui là aussi détériore certaines races et j’en arriverai aux Griffons Vendéens.
Certaines races ou certains chiens sont très collés à la voie, ce qui ne veut pas dire pour moi de meilleur nez car les meilleurs nez le sont par leur caractère utile, ces chiens rapprochent pied à pied, remontent des voies d’un bout à l’autre de la nuitée de l’animal jusqu’au lancer, cette phase peut durer plusieurs heurs, c’est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles, j’ai débuté la chasse aux chiens courants avec des Grands Bleus de Gascogne au lièvre, c’est vous dire…
Et si je parle de standardisation c’est parce que je pense qu’on fait évoluer beaucoup de races vers ce modèle, bien souvent au travers des jugements d’épreuves mais aussi, c’est une volonté de bien des chasseurs aux chiens courants.
D’autres races, et cela doit être pour moi la caractéristique des Griffons, prennent des voies tout autant anciennes, vont très vite en rapprochant, mais coupent les voies, abandonnent la voie pour faire les devants, rapprochent le nez haut, bref sont expéditifs, ils ont bien souvent un côté roublard ou brigand. Quelquefois ils s’emballent, mais reprennent plus loin leur voie pour aller au lancer rapidement. Tout cela crée des difficultés à la chasse et n’est pas trop bien vu en épreuves car le pendant de cette vivacité est qu’il est par exemple difficile d’aller découpler avec les chiens aux ordres, d’avoir des chiens sages et parfaitement créancés. Je connais bien des Griffons Vendéens et Nivernais qui ont cette caractéristique mais une efficacité certaine et diable qu’ils sont chasseurs ! Ils ont aussi beaucoup de perçant dans la menée y compris dans les milieux difficiles.
Mes Grands Vendéens rapprochent comme cela, dans les quelques épreuves de chasse auxquelles j’ai participé, j’ai surpris des juges qui se posaient la question de savoir s’ils étaient bien sur la voie tellement ils criaient au découpler, quelquefois à la chasse j’ai aussi des périodes de doutes mais qui sont toujours évacuées par la suite. Il faut toujours faire confiance aux chiens !
Pour en revenir à l’avenir du Grand Vendéen, je constate une évolution que je considère comme dommageable, j’en veux pour preuve les écrits et avis de nos illustres cynophiles grands connaisseurs de la race :
Fin 19eme, le Coulteux de Canteleu disait pour résumer du Vendéen et du Nivernais qu’ils étaient les meilleurs chiens au sanglier une fois qu’on les avait dompté, créancé, mis en meute et qu’ils n’avaient pas leur pareil pour rapprocher, ces propos laissent bien apparaitre le caractère de ces chiens, ils constituaient à l’époque la majorité des équipages de sanglier et de loup.
En 1975, le docteur Emile Guillet disait que le Grand Vendéen serait un chien d’ordre parfait s’il était moins indépendant et plus facile à créancer. En 1982 il ajoutait qu’il était d’un fond et d’une vitesse hors pair, ces avis sur le Nivernais sont approchants.
Hubert Desamy, le père refondateur dans cet ouvrage référence : « cahier d’ethnographie : le Griffon Vendéen » disait que le Grand Vendéen était utilisé en petit nombre dans les équipages parce que un tantinet brigand et plus ou moins bien disciplinés, mais leur présence donnait du tonus à leurs compagnons de chasse. Il cite JB Samat : cette race est une des plus précieuses que nous possédons, car ces défauts ne viennent que de l’excès de ses qualités.
Aujourd’hui je fais un constat : si on regarde des photos ou des dessins des Grands Vendéens d’hier et d’aujourd’hui ils sont devenus plus grands, plus lourds, plus longs, plus oreillés. Sur les qualités de chasse, ils sont moins brigands, plus disciplinés, moins vites, ils rapprochent de manière plus académique.
Alors je lance un appel au club de race, aux responsables des règlements d’épreuves, aux juges d’épreuves mais aussi aux utilisateurs : ne laissons pas nos griffons se fondre dans le pot commun des rapprocheurs standardisés, il en va du maintien de leurs qualités originelles.

Les différentes interventions au sujet des Vendéens me poussent à vous livrer mon avis et mon expérience sur le sujet des rapprocheurs et en particulier des Griffons Vendéens.
Je chasse avec et je vois chasser des chiens courants depuis 38 ans, passionné, j’ai toujours été curieux d’observer toutes les races, y compris les chiens de pays, dans leur façon de chasser ou « style inhérent à la race », mon point de vue sur le Grand Vendéen et son évolution sera peut-être contradictoire voire dérangeant avec la pensée de certains….
D’abord le rapprocher, comment nos chiens courants se comportent t’ils dans cette action ?
Il y en a qui ne disent rien jusqu’au lancer, d’autres ne prennent pas les voies avant que l’animal ne quitte son gîte ou sa bauge, il y en a quelquefois dans les Vendéens, j’en connais ! Je ne garde pas et je ne recherche pas ces chiens, cependant ce n’est pas forcément une tare si l’utilisation le permet par exemple en cas de grandes densité d’animaux ; je reste cependant sûr que l’utilisation façonne la race et que, en élevant sur ces chiens on en détériore à terme le potentiel.
Il y a des chiens qui prennent des voies anciennes, de plus de 12 heures à …. ?, là chaque race a sa façon de rapprocher, et c’est sur ce sujet que je m’oppose à ce que je considère comme une « standardisation » du rapprocher qui là aussi détériore certaines races et j’en arriverai aux Griffons Vendéens.
Certaines races ou certains chiens sont très collés à la voie, ce qui ne veut pas dire pour moi de meilleur nez car les meilleurs nez le sont par leur caractère utile, ces chiens rapprochent pied à pied, remontent des voies d’un bout à l’autre de la nuitée de l’animal jusqu’au lancer, cette phase peut durer plusieurs heurs, c’est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles, j’ai débuté la chasse aux chiens courants avec des Grands Bleus de Gascogne au lièvre, c’est vous dire…
Et si je parle de standardisation c’est parce que je pense qu’on fait évoluer beaucoup de races vers ce modèle, bien souvent au travers des jugements d’épreuves mais aussi, c’est une volonté de bien des chasseurs aux chiens courants.
D’autres races, et cela doit être pour moi la caractéristique des Griffons, prennent des voies tout autant anciennes, vont très vite en rapprochant, mais coupent les voies, abandonnent la voie pour faire les devants, rapprochent le nez haut, bref sont expéditifs, ils ont bien souvent un côté roublard ou brigand. Quelquefois ils s’emballent, mais reprennent plus loin leur voie pour aller au lancer rapidement. Tout cela crée des difficultés à la chasse et n’est pas trop bien vu en épreuves car le pendant de cette vivacité est qu’il est par exemple difficile d’aller découpler avec les chiens aux ordres, d’avoir des chiens sages et parfaitement créancés. Je connais bien des Griffons Vendéens et Nivernais qui ont cette caractéristique mais une efficacité certaine et diable qu’ils sont chasseurs ! Ils ont aussi beaucoup de perçant dans la menée y compris dans les milieux difficiles.
Mes Grands Vendéens rapprochent comme cela, dans les quelques épreuves de chasse auxquelles j’ai participé, j’ai surpris des juges qui se posaient la question de savoir s’ils étaient bien sur la voie tellement ils criaient au découpler, quelquefois à la chasse j’ai aussi des périodes de doutes mais qui sont toujours évacuées par la suite. Il faut toujours faire confiance aux chiens !
Pour en revenir à l’avenir du Grand Vendéen, je constate une évolution que je considère comme dommageable, j’en veux pour preuve les écrits et avis de nos illustres cynophiles grands connaisseurs de la race :
Fin 19eme, le Coulteux de Canteleu disait pour résumer du Vendéen et du Nivernais qu’ils étaient les meilleurs chiens au sanglier une fois qu’on les avait dompté, créancé, mis en meute et qu’ils n’avaient pas leur pareil pour rapprocher, ces propos laissent bien apparaitre le caractère de ces chiens, ils constituaient à l’époque la majorité des équipages de sanglier et de loup.
En 1975, le docteur Emile Guillet disait que le Grand Vendéen serait un chien d’ordre parfait s’il était moins indépendant et plus facile à créancer. En 1982 il ajoutait qu’il était d’un fond et d’une vitesse hors pair, ces avis sur le Nivernais sont approchants.
Hubert Desamy, le père refondateur dans cet ouvrage référence : « cahier d’ethnographie : le Griffon Vendéen » disait que le Grand Vendéen était utilisé en petit nombre dans les équipages parce que un tantinet brigand et plus ou moins bien disciplinés, mais leur présence donnait du tonus à leurs compagnons de chasse. Il cite JB Samat : cette race est une des plus précieuses que nous possédons, car ces défauts ne viennent que de l’excès de ses qualités.
Aujourd’hui je fais un constat : si on regarde des photos ou des dessins des Grands Vendéens d’hier et d’aujourd’hui ils sont devenus plus grands, plus lourds, plus longs, plus oreillés. Sur les qualités de chasse, ils sont moins brigands, plus disciplinés, moins vites, ils rapprochent de manière plus académique.
Alors je lance un appel au club de race, aux responsables des règlements d’épreuves, aux juges d’épreuves mais aussi aux utilisateurs : ne laissons pas nos griffons se fondre dans le pot commun des rapprocheurs standardisés, il en va du maintien de leurs qualités originelles.