Voici la version originale d'un article paru dans Chien Courant il y a quelques années Vers la reconnaissance du chien courant maremman (segugio maremmano)
En Italie, une nouvelle race de chien courant a été reconnue : le « segugio maremmano ». Les personnes qui ont contribué à sa reconnaissance sont nombreuses : éleveurs, juges, dirigeants cynophiles officiels, toutes personnalités reconnues dans la sphère du chien courant et ayant l’estime du monde cynophile national. C’est un grand succès qui gratifie tous les efforts soutenus pendant plus de vingt ans. Dans chaque race il existe un historique des origines propres, beaucoup contiennent des dates certaines et d’autres de pure fantaisie. L’histoire des origines du chien courant Maremman est certaine. Les défenseurs de la race, tous encore parmi nous, démontrent avec une documentation vérifiable que les premières tentatives de sélection de ces chiens ont été réalisées dans la Maremme Toscane, par des chasseurs de sanglier, autour des années trente. Il faut se souvenir qu’en ce temps-là, on parle de la fin des années trente, dans ces territoires difficiles et rudes, non encore complètement exploités, était présent le sanglier Maremman (sous-espèce de sus scrofa), que ce soit dans des territoires de nobles Toscans, ou dans des terrains libres, en densité moindre cependant. De là l’exigence d’avoir des auxiliaires rustiques et tenaces, capables de chasser le sanglier dans cet environnement difficile qu’est le milieu méditerranéen maremman. Les premières tentatives sélectives commencèrent par des croisements de chiens « de race bergère » avec des chiens régionaux, comme l’écrivait Nicolini dans les pages de son fameux livre sur la chasse en Maremme, écrit à la fin du huitième siècle. Seuls les chiens de berger savent comment affronter les gros animaux, que ce soit les vaches ou les cochons élevés en liberté : celui qui connaît le comportement de ces animaux comprend qu’il est difficile de se défendre des charges et des morsures d’un cochon redevenu sauvage. Cependant le courage et la tenue au ferme (la majeure partie de ces sujets aboient au ferme pendant des heures sans lâcher le sanglier) du courant Maremman sont sûrement hérités du chien de berger, de couleur blanche, qui avait déjà une attitude de chien de chasse au sanglier. Le croisement avec le chien courant a amélioré la recherche, le rapprocher, la poursuite. Les premiers sujets issus sont en majorité fauve avec une présence importante de blanc, avec le poil caractéristique très fin et un sous-poil très dense nécessaire au type de climat et de végétation de la Maremme Toscane. A partir de là, les amateurs de chien courants Maremmans, avec les croisements de ces chiens fameux pour leur bravoure à la chasse au sanglier, et seulement par des croisements ente ces bons chiens résistants et courageux, ont créé une race qui est aujourd’hui reconnue et s’annonce devenir une des plus nombreuses des races de courants italiens, présente sur tout le territoire. La première phase de développement du courant Maremman ne comprenait pas le manteau bringé (tigré) d’aujourd’hui, en revanche il représente 80% des sujets actuels reconnus. Cette robe bringée apparaît vers les années 50-60, et certains soutiennent que des dérives ont eu lieu avec des chiens importés par un grossiste (éleveur) qui travaillait dans un pays d’Afrique du Nord, qui ayant noté la capacité et le courage de chiens bringés sur les grand animaux, en a importé quelques sujets à Grossetto. Ensuite, les explications données au cours de deux congrès sur la race, les consignes proposées par la SPIS nationale ont été reçues par les éleveurs les plus attentifs, et on a assisté à une majorité de manteaux fauves à plusieurs degrés, avec présence de blanc sur la tête, sur les membres et sur le poitrail comme était la robe au début de la sélection. Les juges autorisés ENCI ont évalué plusieurs milliers de sujets en un peu plus de 100 rassemblements de race organisés dans toute l’Italie par la SPIS en 20 ans. Quelques années sont emblématiques : 7000 sujets sont reconnus et inscrits en 2008, plus de 9000 en 2009. Le chien courant Maremman a eu une augmentation démographique importante, il a surclassé toutes les autres races de courants en Italie et il est toujours en augmentation. Le projet scientifique GESEMA (génétique du courant Maremman) entièrement financé par la SIPS avec la collaboration du Professeur Carlo Renieri de la Faculté vétérinaire de l’Université de Camerino, prévoit l’analyse de l’ADN d’une centaine de sujets, dorénavant pour conclure, il cherchera à expliquer si les caractéristiques de la race peuvent se fixer ainsi, que les caractères cynégétiques sont les mêmes dans les robes fauve, noir et fauve, et bringé. Cet important projet joint la science nécessaire dans un secteur cynophile qui pendant des années a adopté des méthodes empiriques, insoutenables dans une société moderne. Ce ne sera pas facile, mais il faudra convaincre les juges, puis les léleveurs plus résistants d’accepter ces consignes que le monde scientifique aura transmis. L’objectif fondamental de la sélection du chien courant Maremman reste un élevage moderne qui protège la haute valeur cynégétique de ce courant à sanglier, autrement il ira se confondre dans cette galaxie des chiens courants qui, utilisés avec enthousiasme et passion par les chasseurs de suidés, en peu de temps sera remplacé par d’autres races comme cela est déjà arrivé. Traduction du texte de Vincenzo Ferrara par Gérard Orengo
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