Cela se passe il y a une 10aine d'années.
Il est 11h00, au rendez-vous l'ambiance est bonne. Petit tour de table et on décide d'attaquer une bande qui est passé un peu sur tout le territoire mais on ne sait pas trop où ils se trouvent.
On ira donc lâcher dans une prairie où ils ont fait du boulot, ils ne devraient pas être loin car les ventres doivent être pleins
On décident des postes à tenir et une fois tout le monde en place, on va poser une dizaine de chiens sur le pied.
12h30 les chiens sont lâchés et reconnaissent tous ça avance bien pendant une petite dizaine de minutes par les près puis ils trouvent la rentrée au bois, là se n'est pas la même musique et on pourrait presque croire que s'est lancé. Seul problème, ma chienne qui est jeune et un peu énervée a emmené tout ce petit monde en contre...il s'écoule bien 2heures le temps de récupérer tous les chiens en limite de chez les voisins, et de revenir.
Petit casse croûte, petit rond et on décide de reposter et d'aller remettre juste le vieux Prince sur le pied (un très grand chien, je dirais le meilleur que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'à présent) les sangliers ayant tourné dans tous les sens, on ne prend plus le risque de mettre trop de chiens.
C'est parti, Prince est lâché, refait le trafique dans les près, prend la même rentrée dans la vallée et demele tout ça pour glissait par travers et ressortir sur un plateau plus loin, le chien est bien dans le bon sens et avance bien malgré qu'il soit presque 15h00 et qu'il fasse chaud et sec. C'est magnifique de le voir travailler à travers tous ces près.
Après un quart d'heure de plus de pied, le chien tourne sur une butte plein vent, les sangliers sortent en bas pour revenir dans la vallée mais le chien monte, monte encore sur le pied et...se cale au ferme dans un petit tas de ronces au milieu du plateau.
On monte voir en courant et c'est bien le cas, le chien lance et il nous passe un petit mâle d'une quarantaine de kg par les jambes. Le collègue corne, les autres chiens sont lâchés, 23 griffons qui commençaient à s'impatienter dans les véhicules
rentrent dans ce petit carré et rien d'autre, il n'y a juste celui-là. Les chiens enquillent tous sur la menée de Prince.
Les 10 première minutes sont ponctuées de quelques rapides défauts, Prince a un peu d'avance et les autres sont impatients de le rattraper.
Au bout d'une 20aine de minutes, les chiens rallient le vieux, la vitesse de croisière est atteinte comme on dit et ça peut chasser. C'est magnifique, la vallée résonne de tous ces chiens en paquet. La ligne de postes et passée, le sanglier à trouvé un trou, tant mieux, il sera plus gros la fois prochaine
Cela fait une quarantaine de minutes que ça mène, la meute est peu étirée et les chiens sont tous dans le coup encore, nous sommes à présent sur la commune où je chasse habituellement, j'étais invité chez les collègues voisins aujourd'hui, un gars qui chasse avec moi nous demande s'il peut mettre ses 3 gascons car il n'a pas chassé aujourd'hui. Pas de soucis, on est là pour entendre de la musique après tout.
A présent, on se contente de sécuriser les chiens au passage d'une route et de se faire plaisir aux oreilles, on vient de revoir le sanglier, il n'a plus qu'une ou deux minutes d'avance sur les chiens.
La frontière avec les voisins approche, d'ailleurs ça y est et ils sont là en train de guetter...on arrive à couper quelques chiens en deux fois mais pas tout, les voisins grognent un peu mais voient qu'on coupe alors ça va mieux, un peu et on aurait presque droit à un sourire
Pas le temps de tout couper que le territoire est traversé et les chiens basculent sur une autre commune, dans un secteur où on ne peut pas les atteindre, on coupe deux autres chiens et deux chasseurs arrivent en nous disant qu'on peut les laisser chasser, dommage d'avoir coupé les autres.
Ca fait deux heures et demi que le sangliers courre, il reste une 12aine de chiens encore et les chiens sont toujours ensemble, le sanglier traverse la rivière et remonte une grande côte puis fait demi-tour pour revenir à la rivière.
Il croise les chiens, toutes leurs voix ne font plus qu'une, ça ressaute l'eau pour revenir sur nous puis re-demi tour pour ressauter l'eau, on entend plus qu'un ronflement en contre bas, une musique qui fait dresser les cheveux sur la tête, ils l'ont à vue c'est sûr.
Il doit être cuit pour refuser la montée comme ça, la nuit approche, les chiens sont comme possédés, ils le veulent celui- là et tout à coup... UUUUUiiiiiiiiiiiii. Les chiens le tiennent, le temps d'arriver, on achève ce joli petit mâle de 44 kg.
Je me rappel encore, les chiens morts de fatigue, une menée d'un peu plus de 2h30 mais d'une très grosse intensité, la menée la plus rapide et plus criante que j'ai vécut, Ma Chelsea et mon Cisko, le Caporal du grand, les Prince, Vasco, Artaban, Bastia, Balkan, Colonel, Cardinal, Divine, Diamant et d'autres dont les noms ne me reviennent pas en tête sur le moment de Rodolphe et Kiki, tous là, mordant dans ce sanglier bien mérité, dommage que deux ou trois jeunes n'ont pas ressauté l'eau pour la troisième fois, ils y étaient presque.
Je me rappel ces chiens, 5 copains dans mon vieux l200 que j'avais, remontant ce petit chemin défoncé où je ne voyait rien du tout à cause du sanglier sur le capot, on a rigolait un moment, des moments magiques
Voilà pourquoi je vais à la chasse, pour revivre des moments comme ceux-ci, parfois je me décourage quand ça ne marche pas comme je veux alors j'y repense et ça repart
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J'avais plus soif et pendant quelques jours