CHRISTOPHE 24 a écrit :
a voté
mais ce qui me fait le plus peur c'est les commentaires en fin d'article

la fin de l'article te fais peur pouquoi

Quels commentaires te font peur????
Et surtout peur de quoi????
Languedoc-Roussillon : les armes de chasse de plus en plus dangereuses
JEAN-PIERRE LACAN
01/02/2014, 16 h 00 | Mis à jour le 02/02/2014, 09 h 46169 réactions
"Il y a des équipes qui n’hésitent pas à enlever les tenues fluo quand le sanglier passe dans la commune voisine." (SAMUEL DUPLAIX)
70 000 sangliers seront tués cette saison en région, avec des armes à très longue portée. Midi Libre ouvre le débat sur un sujet sensible en donnant la parole aux chasseurs.
Les chiffres font froid dans le dos. On estime que 100 000 balles sont tirées chaque année dans l’Hérault pour un peu plus de 18 000 sangliers tués. Le rapport est ainsi de six balles par animal. Or, un projectile qui atteint sa cible la tue quasi systématiquement. Les cinq autres balles sont donc... des balles perdues.
"De véritables armes de guerre" "Des balles perdues tirées par de véritables armes de guerre", s’emporte Maurice Orange. À 56 ans, il préside la Diane de Saint-Geniès-des-Mourgues, un village au nord de Montpellier. Aujourd’hui, il a décidé de prendre la parole, "sans acrimonie contre les responsables de nos fédérations", assure-t-il. Il veut en finir avec "l’indifférence" qui, selon lui, ferait suite aux drames, une fois l’émotion retombée.
Le dernier en date, celui qui l’a décidé, s’est déroulé le 12 janvier dans le massif de la Gardiole près de Sète. Ce dimanche-là, un homme de 48 ans est mort alors qu’il chassait avec deux de ses collègues.
Un chasseur : "Chasser avec le ventre noué par l’angoisse, ce n’est plus un loisir"
"J’ai laissé tomber le sanglier, assure Maurice Orange, depuis l’interdiction de la grenaille parce que, soi-disant, on blessait trop d’animaux (lire ci-dessous). Aujourd’hui on ne chasse pratiquement plus qu’avec des carabines dont les impacts peuvent être mortels à trois kilomètres. Leur puissance est telle que la balle peut ricocher sur une pierre. Chasser avec le ventre noué par l’angoisse, ce n’est plus un loisir."
Il n’est pas le seul à penser ainsi. Dans cet univers où le silence est souvent une loi, nous l’appellerons X. Lui est un jeune chasseur. Il aime la battue, sa camaraderie, les aboiements des meutes, les cris des piqueurs, l’attente au poste...
X aime tout cela mais lui aussi confie son angoisse : "Un jour un collègue a cru voir le sanglier au pied d’un arbre. Il a fait feu, la balle a ripé sur le tronc avant de revenir sur lui. Elle lui a frôlé le visage. Quand on chasse dans les bois, ça va encore mais en garrigue où le terrain est rocailleux, le risque de rebond est élevé."
Tenue orange fluo obligatoire dans les battues"Il n’y a pas d’arme dangereuse, il n’y a que des pratiques imprudentes", s’insurge Jean-Pierre Gaillard, 65 ans dont 45 passées dans le monde associatif de la chasse. Il a la double casquette de président des fédérations départementale (Hérault) et régionale : 23 891 affiliés dans l’une, 71 505 dans l’autre. Sa ligne de conduite : la sécurité.
Dans l’Hérault, par exemple, Jean- Pierre Gaillard a fait inscrire, dans le schéma départemental de gestion cynégétique, l’obligation de porter une tenue fluo orange lors des battues. Il a également rendu obligatoire le port de la casquette fluo orange dans les vignes.
Une école de chasse au grand gibier dans l'HéraultMais l’œuvre dont il est le plus fier est “son” école de chasse au grand gibier créée il y a sept ans au Soulier, près de la Salvetat. Au rythme de six stages de deux jours par an associant théorie et pratique, plus de deux mille chasseurs ont été formés aux règles de la battue. "Tous les chefs de ligne y sont passés", assure Jean-Pierre Gaillard, "nul ne peut ignorer aujourd’hui les grandes règles de sécurité, les notions de base de la balistique. Nous faisons le maximum".
C’est sans doute pour cela que le nombre d’accidents, même si la plupart sont dramatiques et frappent l’imagination, est relativement réduit : 21 dans toute la France lors de la dernière saison dont 2 dans la région.
Jacques Bouchet, chef de la division du réseau sécurité à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) l’affirme : "Il y a à peu près la même proportion d’accidents au petit gibier qu’au grand gibier. 70 % des accidents ont lieu à une distance de moins de 40 mètres. Le tir direct est responsable de 83 % des accidents et les ricochets seulement de 17 %."
Partage de la nature entre chasseurs et randonneursComme Jean-Pierre Gaillard, Jacques Bouchet estime donc que ce ne sont pas les armes et leur calibre qui sont dangereux mais les pratiques. Or, les pratiques auraient tendance à dériver, notamment dans les zones suburbaines. Les chasseurs n’y ont pas la même culture du territoire qu’en zone rurale. Dans ces zones, la cohabitation avec les autres activités de pleine nature n’est pas toujours facile. Entre chasseurs et randonneurs, le torchon brûle souvent.
Pressions autour des dégâts de sangliersY (lui aussi tient à son anonymat) est garde-chasse dans l’Hérault dans une zone mangée par l’urbanisation. Il dénonce la pression qu’exerce sur les chasseurs l’expansion des populations de sangliers et l’augmentation des dégâts qu’ils occasionnent, à la charge des sociétés. "Les gars, ça les rend fous. On sait qu’il y a des équipes qui n’hésitent pas à enlever les tenues fluo et à partir au cul du sanglier en camouflage lorsqu’il passe dans la commune voisine", avoue-t-il. D’autres ne se déclareraient jamais en battue pour ne pas avoir à partager la viande...
Des cas isolés, objecte Jean-Pierre Gaillard. Certes...
Christian Bayle, armurier à Montpellier : "Le canon rayé est mortel à 3 kilomètres"Dans son magasin de l’avenue du Pont-Juvénal à Montpellier, Christian Bayle a vu évoluer les équipements pour le grand gibier. Avant, il y avait la chevrotine : des cartouches pour les fusils traditionnels (12, 16 ou 20), chargées d’un nombre de plombs pouvant varier de 9 à 28 selon la dimension. Lors du tir, les plombs partaient en gerbe. La portée était courte et le risque de blesser l’animal sans le tuer, élevé. C’est pour cette raison que la chevrotine a été interdite partout, à la notable exception de la Corse.
Les balles ont remplacé les cartouchesLes balles l’ont remplacée. Il y a d’abord celles pour le fusil traditionnel (à canon lisse). Elles sont placées dans des étuis. Deux marques se partagent le marché : les Brenneke à ailettes et les Sauvestre. Le tir n’est précis que jusqu’à 30, voire 50 mètres mais peut être mortel jusqu’à 1 000 mètres.
Pour le sanglier, le fusil est peu utilisé, au contraire des carabines (à canon rayé) qui tirent des munitions de gros calibre à douille métallique. Les plus vendues sont les 7/63 (calibre européen) mais on trouve aussi des calibres américains comme le 270 Winchester, le 280 Remington, le 300 Winchester-Magnum.
Des carabines "hyperdangereuses"Trois types d’armes les utilisent : la carabine à répétition dotée d’un levier de réarmement ; la semi-automatique et les armes “express” à double canon rayé basculant. L’avis de l’expert est net : "Les carabines sont des armes hyperdangereuses. Le tir est précis jusqu’à 300 mètres. Il peut être mortel à 3 kilomètres." Selon Christian Bayle, le must est de les équiper d’un viseur à point rouge qui évite d’avoir à aligner visuellement hausse et guidon.
Toutes ces armes doivent être déclarées en préfecture. Pour les acquérir il faut être majeur et titulaire d’un permis de chasse. Mais pour les utiliser, seule la condition d’être titulaire d’une autorisation de chasse accompagnée (accessible dès l’âge de 15 ans) ou d’un permis de chasse (âge minimum 16 ans) s’impose.
Jean-Pierre Gaillard, président de la fédération régionale de chasse : "Sécurité d’abord"
[b]Quelle est la règle n°1 à respecter pour utiliser de telles armes ?[/b]C’est ce que nous appelons le tir fichant. On ne doit jamais faire feu sur un animal lorsqu’il est en ligne de crête ou à tir tendu. On ne doit déclencher le tir que lorsqu’on est sûr que la balle se fichera en terre. La hauteur de tir d’un homme est comprise entre 1,50 m et 1,80 m ; la hauteur d’un sanglier est de 80 cm environ, l’angle de tir est donc naturellement fichant.
Et la règle n°2 ?Ne jamais tirer dans la traque, c’est-à-dire “ventre au bois” lorsqu’on est posté. En faisant feu dans la traque on risque d’atteindre les piqueurs qui rabattent l’animal vers vous avec les chiens. Avant de déclencher le tir, il faut attendre que l’animal ait franchi la ligne des postes et qu’il soit sorti d’un angle de 30° à partir de cette ligne.
Comment sont transmises les consignes de sécurité ?Ce sont les responsables de battue qui doivent le faire au début de la chasse. S’ils ne s’y soumettent pas, leur responsabilité pénale est engagée en cas d’accident. La battue est inscrite sur le carnet de battue. Figurent les noms de tous ceux qui vont y participer. On vérifie que le permis de chasse est en règle et qu’ils disposent du timbre sanglier. Le chef de battue met ensuite en place la ligne de postes en fonction du terrain. Des panneaux indiquant qu’une battue est en cours sont ensuite placés sur les chemins.
Peut-on tirer le sanglier en dehors d’une battue ?Il faut d’abord savoir que, dans l’Hérault, trois hommes qui chassent ensemble le sanglier constituent une battue. Quand on est deux ou seul et qu’on chasse le petit gibier, le tir de rencontre est autorisé.