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Message Publié : 18 Août 2010 22:55 
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Inscription : 18 Mai 2009 23:00
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Localisation : AFACCC 04/06
Le bulletin de l'ONCFS paru récemment est consacré à la gestion du sanglier.
Des études instructives sur l'effet réserve, le fonctionnement des compagnies, la mortalité naturelle, les maladies, l'élevage et la commercialisation: c'est vraiment passionnant et ça répond à pas mal d'interrogations.


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Message Publié : 22 Août 2010 21:36 
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Inscription : 18 Mai 2009 23:00
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Localisation : AFACCC 04/06
Je n'ai pas d'actions dans l'ONCFS, mais pour vous donner envie de lire ce bulletin sur le sanglier, je vous ai résumé un des sujets qui m'a paru le plus intéressant:
"Le N° 288 de « Faune Sauvage », revue technique de l’ONCFS, apporte des nouveautés ou des précisions remarquables dans la connaissance du sanglier.
Ces études scientifiques irréfutables doivent nous interpeller afin que chaque responsable modifie au fil des années son action dans la gestion de notre gibier favori.
L’exemple le plus frappant est l’étude menée par Jacques Vassant, Serge Brandt, Eveline Nivois et Eric Baubet concernant le fonctionnement des compagnies, sur le site de Chateauvillain-Arc en Barrois (11000 ha, Haute Marne)
Ils ont suivi finement 38 compagnies représentant 545 sangliers, répartis en 390 marcassins, 69 laies sub-adultes et 86 laies adultes. Le taux de marquage de ces animaux était de 85 à 91%. Le suivi s’est appuyé sur des boucles d’oreilles observables à distance et des colliers émetteurs, les sangliers ayant été repris dans des pièges plus ou moins grands (10 à 24 m).
Les interrogations essentielles étaient : Qui compose la compagnie ? Est-elle stable dans le temps ? Est-elle sédentaire ? Quels avantages trouve le sanglier à vivre en compagnies ?
Au total, 2800 localisations (colliers) et 585 descriptions e compagnies ont été réalisées, 29 compagnies ont été suivies sur 7 à 12 mois, les 10 autres sur 2 à 5 ans, ce qui représente un investissement humain important.
Ces chiffres montrent bien, si besoin était, tout le sérieux de cette recherche.

Le constat le plus stupéfiant est la stabilité des compagnies et des « familles » de sangliers.
Si à la naissance, les laies s’isolent pour mettre bas, elles se regroupent ensuite pour former une ou plusieurs compagnies. C’est la période de restructuration. Une compagnie-mère peut se transformer éventuellement en plusieurs compagnies-filles, qui seront elles-mêmes compagnies-sœurs, formant ainsi une lignée.

Ces compagnies sont d’effectifs variables, mais montrent une très grande stabilité dans le temps. A aucun moment une laie extérieure ne s’est intégrée dans une lignée.
Si la laie meneuse disparaît (chasse), elle sera remplacée par une autre femelle, et si toutes les laies disparaissent, une hiérarchie s’établit entre les derniers survivants. En aucun cas ils ne s’intègreront dans une autre compagnie, ni n’accueilleront d’autres sangliers dans leur groupe.
Cette stabilité perdure lors de déplacements importants à la recherche de territoires plus riches en nourriture (observations jusqu’à 8 km).
Seule la présence de mâles reproducteurs vient perturber momentanément la composition de la compagnie.

Autre élément remarquable, les compagnies ne sont formées que de femelles apparentées (mères, filles, sœurs, cousines) Aucun sanglier sans lien de parenté ne pourra être intégré à une compagnie. Par contre, des compagnies-sœurs qui ne vivaient plus ensemble peuvent se regrouper suite à des pertes dues à la chasse.

La compagnie, élément de sédentarité : les lignées de compagnies étudiées ont des domaines vitaux très proches, qui se recoupent souvent, car elles vivent sur un espace qu’elles connaissent bien. Cette fidélité spatiale apparaît comme remarquable quand on sait que tout le biotope du domaine d’étude se ressemble et que rien n’entrave les déplacements.

Cette stabilité des compagnies ainsi que le fort attachement des laies à un domaine vital précis entraînent des implications directes dans la gestion de l’espèce. Les compagnies bénéficient ainsi d’une « mémoire collective » des lieux de gagnage comme de bauge, ceci avant l’ouverture de la chasse.
Les principaux dégâts estivaux ne sont donc pas, comme on le dit souvent, le fait d’orphelins, mais au contraire de compagnies bien structurées.
Afin de bloquer les dégâts, il faudrait donc abattre les laies adultes et chasser les jeunes qui peuvent à ce moment-là se déplacer sur plusieurs dizaines de kilomètres, sans jamais revenir.

Pour ce qui est des fortes densités observées dans des zones refuges ou des réserves, elles s’expliquent par la sédentarité des compagnies et des lignées qui se reproduisent et vivent sur place sans jamais conquérir de nouveaux territoires. Là aussi, pour y remédier lorsque ça pose problème, il faut déstructurer les compagnies, tirer les laies meneuses et pourchasser les jeunes vers d’autres secteurs.
En ce qui concerne les « sangliers des villes », il faut agir rapidement, en tirant ou en repoussant, afin que les compagnies ne s’installent pas et ne créent pas une lignée qui occupera toujours le secteur.

D’autre part, à la lumière de cette étude, on comprend mieux que des zones ou la mortalité a été très importante une année ou deux (chasse, neige..) les populations ont beaucoup de mal à repartir à la hausse puisque seuls les survivants vont participer à la reproduction, et peu ou pas de sangliers vont venir de l'extérieur sur ces secteurs.

Par contre, un petit territoire où sont localisés quelques sangliers en fin de saison peut constituer un réservoir de reproducteurs pour la saison suivante, pour peu que les animaux trouvent un peu à manger et qu’on ne les chasse plus (ils vont rester groupés en compagnies et sont attachés à leur territoire).

Dernière remarque, et de taille : Il arrive que lorsque toutes les laies adultes ou sub-adultes ont été prélevées à la chasse, les animaux restant, poussés par les chiens, quittent leur domaine vital, parcourent de grandes distances et ne soient pas capables de retourner « chez eux ». Ils pourront alors errer sur des distances pouvant aller jusqu’à 50 ou 70 km, tout en restant groupés.

Amis chasseurs, responsables de battues ou de sociétés de chasse, imprégnez-vous de ces nouvelle données. Dans la gestion du sanglier, elles me semblent capitales, autant pour sauvegarder un cheptel correct dans les zones de chasse que pour faire reculer les dégâts dans les secteurs ou le sanglier n’a pas sa place.

Que soient ici remerciés tous les participants à cette étude comportementale du sanglier."
Guy Maunier


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Message Publié : 22 Août 2010 22:03 
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Inscription : 26 Fév 2009 17:22
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Merci Guy de nous avoir restitué la synthèse de cette étude très bien documentée. Pour ce qui concerne la FDC du Doubs, nous allons un faire un résumé qui sera distribué à tous les Présidents de sociétés de chasse, dans le cadre des réunions d'unités de gestion d'octobre 2010. Pour mémoire les publications de l'ONCFS sont en vente auprès du service documentation (01.30.46.60.25).

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Message Publié : 23 Août 2010 11:14 
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Inscription : 08 Mars 2009 21:18
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Localisation : 66 Catalogne Nord
Salut,
Merci Guy pour cet article
je me pose une question:cet article est fait sur une étude effectuée en haute marne.
mais est ce que le climat et la configuration du terrain n'ont pas d'influence sur le style de vie de reproduction et est ce que cette théorie peut s'appliquer chez nous dans le sud à 100%;)
Merci
a+serge66

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Message Publié : 23 Août 2010 11:37 
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Inscription : 18 Mai 2009 23:00
Message(s) : 2579
Localisation : AFACCC 04/06
Tu as raison, Serge, nos biotopes sont différents et il doit sûrement y avoir des différences dans le comportement de nos sangliers. Mais je ne pense pas qu'elles soient significatives et je crois que la grande majorité des observations est à prendre en compte. Le comportement "familial" en particulier.
Après, la taille des compagnies, le domaine vital de chacune d'elles, la longueur des déplacements, ce ne sont pas des données qui changeront de manière significative la gestion.


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Message Publié : 23 Août 2010 11:40 
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Inscription : 08 Mars 2009 21:18
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Localisation : 66 Catalogne Nord
Salut,
OK , merci
a+serge66

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