Je reçois pas mal d'appels d'amis qui me demandent comment s'est déroulé le concours. Ma réponse est assez brève dans un premier temps : pas bien!
Mais il me faut expliquer comment ça n'a pas bien marché. Alors autant écrire quelques lignes pour donner mon ressenti sur le travail des chiens et la solidarité des hommes.
Tout d'abord, il fallait y être pour le croire : noir de monde. Lorsque Thomas a fait la présentation il devait y avoir bien 100 à 150 personnes tout autour de nous, serrés comme des sardines à moins de deux mètres de nous! Plus des dizaines et des dizaines éparpillées sur toutes les routes et chemins à proximité du découplé : Impressionnant!
A la brisée, on lâche deux chiens qui marquent mais qui n'arrivent pas à accrocher le pied. Comme on ne va y passer la journée, on décide de tout découpler et d'envoyer les neuf chiens dans la pente. Quelques minutes après, certains commencent à donner, reviennent, repartent..… bref c'est brouillon. Peu après, dans le fond du canyon on entend en permanence des récris mais impossible de savoir quels sont les chiens qui mènent. Trois chiens nous rejoignent et embrayent aussitôt à toute vitesse sur une voie. A leur façon de faire, on pense que c'est un debout. Un juge trouve la piade et annonce que trois chiens sont sur un sanglier.
A partir de ce moment le "cirque" commence : on a découplé à 11h20 et le dernier chien sera récupéré à 17h!
Le "cirque" c'est tout simplement quatre chiens qui se sont embarrés et qu'il a fallu sortir avec des cordes et laisses en prenant énormément de risques. Thomas et moi on ne remerciera jamais assez Gérard ( de la Lozère) Thibault et Jean (amis de bringue de Thomas, du Puy de Dôme) et surtout "Le bane" un juge jurassien qui nous a sorti deux chiens au risque de sa vie!
Comment en est on arrivé là?
Après discussions multiples et recoupement, il s'avère que les neuf chiens sont derrières deux sangliers. Trois ont de l'avance et les six autres suivent en paquet (Je pense que certains se sont rameutés sur les trois chiens qui sont partis sur la piade vue par les juges). Les sangliers passent d'un versant à l'autre (très abrupts) par un passage très peu fréquenté (dixit les autochtones). Les chiens en retard voulant couper, s'engouffrent dans une cheminée et dégringolent au fond du torrent. Deux arrivent à remonter ( ils ne sont peut être pas aller au fond) et quatre autres se retrouvent coincés.
Bien entendu, on ne s'occupe plus des trois chiens de tête dont un sera légèrement ouvert et recousu le soir par le vétérinaire.
Un chien embarré, tombe d'un hauteur d'environ dix à quinze mètres et sera remonté en état de choc. Amené chez le vétérinaire, on diagnostique une luxation de l'épaule. Ce matin au chenil il a l'air d'aller bien! Pourvu que ça dure.
Pendant près de trois heures on en a bavé pour les sortir mais grâce à la solidarité on y est arrivé.
Pour finir, un grand merci à l'afaccc du Cantal qui a pris les frais de vétérinaire à sa charge.
Quelques photos du lieu "maudit"!.
Thibault amarré à un arbre qui avec laisses et bout de corde trouvé dans le torrent assure "le bane" qui tente de récupérer Drop qui vient de tomber sur les rochers et qui à rebondi dans l'eau!

Dans l'eau glacée, "le bane" remonte contre la paroi avec le chien.

Le chien est hissé jusqu'à Thibault puis récupéré par Gérard et enfin par Thomas qui a pris les photos et qui tient la dernière laisse.

Ouf, voilà une affaire qui se termine bien.