Enfin un tribunal défend un chasseur qui défendait lui même une chasse traditionnelle
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Landes : France Télévisions condamnée, Jean-Marc Dutouya est « réhabilité »
Mis à jour le 15/09/2021 à 17h07
Le tribunal de Dax condamne France Télévisions à verser 10 000 euros de dommages et intérêts au chasseur landais, apparu en slip dans un reportage en 2015
Jean-Marc Dutouya et sa famille attendaient avec « une impatience importante » cette date du 15 septembre. Le tribunal de Dax rendait ce mercredi son délibéré dans l’affaire opposant le chasseur landais d’Audon à France Télévisions, suite à un reportage sur la chasse à la matole diffusé en 2015.
Les images de Jean-Marc Dutouya, apparaissant en petite tenue, avaient été largement moquées et détournées sur Internet. « De grâce, les journalistes, ne l’appelez plus « l’homme en slip à la pelle », avait supplié à l’audience en mai son avocat, qui avait notamment réclamé 200 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice subi par son client et l’interdiction d’utiliser les images.
« Jeté en pâture »
« Aujourd’hui, la justice a tranché. Elle reconnaît que son image a été jetée en pâture, galvaudée, sacrifiée » et « c’est une énorme satisfaction. Le droit s’est mis en conformité avec la morale », réagit Me Frédéric Dutin.
France Télévisions a été condamnée par le tribunal de Dax à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à Jean-Marc Dutouya. Le groupe devra aussi « faire le nécessaire pour flouter l’intégralité du corps de mon client sur les images qui existent », expose l’avocat. Enfin, la justice interdit toute nouvelle diffusion.
Certes, « l’indemnisation est moindre que ce nous réclamions, mais ce n’était pas l’enjeu fondamental du procès. Il s‘agissait d’obtenir une décision qui n’est pas rien : c’est monsieur Dutouya qui s’attaque à un géant qu’est France Télévisions. C’est la preuve que devant le tribunal, un petit peut gagner face à un gros », se réjouit Me Dutin, qui rappelle que si Jean-Marc Dutouya a été condamné pour des violences « suite au matraquage » (800 euros d’amende dont 400 euros avec sursis), il avait été relaxé pour la chasse interdite.
Me Bénédicte Amblard, avocate de France Télévisions, se réserve le droit d’interjeter appel après examen de la décision. Elle déplore une « restriction du droit à l’information ».