A la suite de l'article paru dans le magazine Le Chasseur de Sanglier N°167 et concernant le Griffon Nivernais, quelques chasseurs passionnés de chiens courants m'ont contactée. Certains pour des chiots ou pour m'inviter à la chasse, et d'autres, pour échanger sur le Griffon Nivernais où le chien courant en général. Fred, chasseur Corse dans l'âme, qui possède 9 chiens courants, m'a également téléphonée. Et de fil en aiguille, il débarque sur le "continent" le week-end dernier pour venir voir chasser mes poilus dans le Gard. Quelques rayons de soleil Corse, de la gastronomie de l'île de Beauté et nous voilà partis pour une belle histoire d'amitié. Tout ça pour vous dire que la chasse, et surtout LE CHIEN COURANT, à cette vocation, naturelle et sincère, de rassembler les hommes qui sont passionnés. C'est incroyable, au-delà des kilomètres, des différents gibiers et des différents modes de chasse qui en découlent, des traditions ancrées ci et là, et en tenant compte des différentes personnalités, cette aptitude qu’a le chien a rassembler. Ce lien profond qui nous uni est souvent intense et durable. Ce ciment qu’est le chien et qui nous fait parcourir des distances folles, qui nous transporte au-delà de nos espérances est bien réel et existe depuis des générations. Ce rituel immuable existe depuis des milliers d’années puisque le chien primitif serait un chien de chasse qui aidait l’homme et qui, à la Renaissance, était considéré comme un signe de puissance et de grandeur. Alors, à toi le chien, je dis MERCI pour ces merveilleux moments que tu nous permets de vivre…. J’ai trouvé cette fable, ô combien réelle alors j’en profite pour vous l’a faire partager.
Dès que le chien fut crée, il lécha la main du bon Dieu et le bon Dieu le flatta sur la tête : - Que veux-tu chien ? - Seigneur bon Dieu, je voudrais loger chez toi, au ciel, sur le paillasson devant la porte. - Bien sur que non, dit le bon dieu. Je n’ai pas besoin de chien puisque je n’ai pas encore crée les voleurs. - Quand les créeras-tu, Seigneur ? - Jamais. Je suis fatigué. Voila cinq jours que je travaille, il est temps que je me repose. Te voila fait, toi chien, ma meilleure créature, mon chef d’œuvre. Mieux vaut m’en tenir là. Il n’est pas bon qu’un artiste se surmène au-delà de son inspiration. Si je continuais à créer, je serais bien capable de rater mon affaire. Va, chien ! Va vite t’installer sur la terre. Va et sois heureux. Le chien poussa un profond soupir : - Que ferais-je sur terre Seigneur ? - Tu mangeras, tu boiras, tu croîtras et tu te multiplieras. Le chien soupira plus tristement encore. - Que te faut-il de plus ? - Toi Seigneurs mon maître ! Ne pourrais-tu pas, toi aussi, t’installer sur la terre ? - Non ! dit le bon Dieu, mon chien ! Je t’assure. Je ne peux pas du tout m’installer sur la terre pour te tenir compagnie. J’ai bien d’autres chats à fouetter. Ce ciel, ces anges, ces étoiles, je t’assure c’est tout un tracas. Alors le chien baissa la tête et commença à s’en aller. Mais il revint : - Ah ! Si seulement, Seigneur bon Dieu, si seulement il y avait là-bas une espèce de maître dans ton genre ? - Non dit le bon Dieu, il n’y en a pas. Le chien se fit tout petit, tout bas et supplia et supplia plus près encore : - Si tu voulais, Seigneur bon Dieu… tu pourrais toujours essayer… - Impossible, dit le bon Dieu. J’ai fait ce que j’ai fait. Mon œuvre est achevée, jamais je ne créerai un être meilleur que toi. Si j’en créais un autre aujourd’hui, je le sens dans ma main droite, celui là serait raté. - Ô Seigneur bon Dieu, dit le chien, ça ne fait rien qu’il soit raté pourvu que je puisse le suivre partout où il va et me coucher devant lui quand il s’arrête. Alors le bon Dieu fut émerveillé d’avoir crée une créature si bonne et il dit au chien : - Va ! Qu’il soit fait selon ton cœur. Et rentrant dans son atelier, il créa l’homme. L’homme est raté, naturellement. Le bon Dieu l’avait bien dit. Mais le chien est joliment content !
Marie Noël (1883-1967) L’œuvre du sixième jour
_________________ Le chien de chasse est la plus noble bête, la plus raisonnable et la plus avisée que Dieu fit jamais...GP Le chien possède la beauté sans la vanité, la force sans l'insolence, le courage sans la férocité et toutes les vertus de l'homme sans ses vices. GG
Dernière édition par Ortygie le 17 Jan 2011 13:19, édité 3 fois.
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