Syndicat National de la Chasse
Chasse info
La chasse dans les zones classées Natura 2000
Une réponse bien rédigée pour être politiquement correct mais qui ne
semble pas apporter de réels éléments complémentaires et qui laisse le SNCC inquiet quant à la
chasse dans les zones classées Natura 2000
QUESTION ÉCRITE N° E-6757/09 posée par Véronique Mathieu (PPE) à la Commission européenne
Objet: Prise en compte des contributions des activités de loisir, notamment cynégétiques et de pêche, au développement du réseau Natura et de la biodiversité
Le monde rural fournit quantité de biens (alimentation humaine et animale, bois de construction, matériaux fibreux, biomasse) et de services (paysages, lieux de loisirs, services écosytémiques) dans un contexte socio-économique délicat et malgré des perspectives financières réduites. Les services et services publics environnementaux (gestion de l’avifaune, services écosytémiques, biodiversité, puits de carbone, etc.) fournis occupent une place croissante dans la nouvelle donne, répondant ainsi aux attentes des citoyens.
Quelle garantie la Commission peut-elle apporter au maintien et au développement des activités socio-économiques de loisir (randonnées, chasse, pêche, concours de tir à l’arc, etc.) dans les zones rurales, notamment dans les zones Natura 2000 forestières, agricoles, marécageuses ou côtières, alors que la tendance actuelle est à la muséification des zones, via une augmentation des contraintes d’usage basées sur l’interprétation extensive au niveau national de la notion de "perturbation", tirée des directives Oiseaux (79/409/CEE) et Habitats (92/43/CEE) et des guides d’interprétation des articles 6 et 12?
La gestion des espaces et des espèces n’est possible, à l’échelle du territoire de l’UE classé Natura 2000, que grâce à ces activités socio-économiques qui couvrent une partie des coûts supportés par les gestionnaires de territoires. Dans quelle mesure la Commission peut-elle garantir la prise en compte des éléments socio-économiques et des contributions positives de ces activités dans l’élaboration des contrats de gestion Natura 2000 et de l’évaluation des "perturbations" potentielles ainsi que de la "cohérence de réseau"?
Quel poids la Commission compte-t-elle donner, dans sa future stratégie sur la biodiversité, aux activités socio-économiques de loisir et comment compte-t-elle prendre en considération les contributions de ces activités au maintien et au développement de la biodiversité dans les zones Natura 2000?
Réponse N° E-6757/09FR donnée par M. Poto?nik au nom de la Commission le 14 avril 2010
La Commission partage totalement l’avis de l’honorable parlementaire sur le rôle essentiel que jouent certaines activités économiques en milieu rural dans la bonne gestion des sites Natura 2000. L’objectif de la directive 92/43/CEE[1][1] (directive «Habitats») n’est pas d’empêcher les activités socio?économiques de loisir mais est au contraire de maintenir les habitats et les espèces européens dans un état de conservation favorable et de veiller à ce que les activités socio?économiques puissent être pleinement compatibles avec cet objectif. La directive «Habitats» ne dit pas que les sites Natura 2000 devraient être considérés comme des musées. Au contraire, son article 2, paragraphe 3, stipule explicitement que «les mesures prises en vertu de la présente directive tiennent compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales». Ces dernières années, la Commission a publié des documents d’orientation complets destinés à expliquer et à faciliter la mise en œuvre de ces dispositions[2][2].
La Commission confirme que l'utilisation traditionnelle des terres a permis la constitution d’un grand nombre d’habitats précieux, dont la conservation dépend également de pratiques et de compétences traditionnelles. Certains des sites de protection des espèces sauvages les plus importants en Europe ont survécu aux pressions du développement et à la destruction grâce à l'intérêt suscité par les utilisations de la faune sauvage à des fins récréatives, telles que la chasse et la pêche. La directive 2009/147/CE[3][3] (directive «Oiseaux», abrogeant la directive 79/409/CEE[4][4]) et la directive «Habitats» reconnaissent tout à fait la légitimité de l'utilisation de la faune sauvage, limitent ces activités à certaines espèces et définissent les dispositions légales que les États membres doivent transposer dans leur législation, établissant ainsi le cadre de la gestion de la chasse et de la pêche. L'utilisation de la faune sauvage dans des conditions durables peut contribuer de manière positive à la conservation des populations sauvages et de leurs habitats. La Commission est favorable à ce que les utilisateurs de la faune sauvage, les associations de chasseurs et de pêcheurs par exemple, participent à l’application des directives «Oiseaux» et «Habitats», ainsi qu’à la conservation et à la gestion des sites Natura 2000. Elle a pour ces raisons organisé une conférence à Bruxelles en novembre 2009 autour du thème «Promouvoir Natura 2000 et une utilisation durable de la faune sauvage». Cette rencontre visait à encourager le dialogue afin de promouvoir la coopération entre les organisations et les acteurs concernés par la conservation de la nature et son utilisation durable. Des informations supplémentaires sont disponibles sur
http://www.usenatura2000.eu.
Une brochure spécifique intitulée «Natura 2000 – Conservation par le partenariat»[5][5] aborde également cette question.
La Commission élabore en ce moment une stratégie de l'UE en matière de biodiversité pour donner un contenu concret à la perspective et aux objectifs adoptés à ce sujet au niveau de l’UE. La communication de la Commission intitulée «Options possibles pour l’après 2010 en ce qui concerne la perspective et les objectifs de l’Union européenne en matière de biodiversité»[6][6] a mis en évidence l’importance de la biodiversité et des services écosystémiques. La Commission a l’intention d’intégrer à son action menée actuellement le rôle et les avantages de ces services écosystémiques, comprenant, entre autres, les loisirs et autres services culturels qui revêtent une dimension économique et sociale tant à l’intérieur qu’au?delà des sites Natura 2000.
[1][1] JO L 206 du 22.7.1992.
[1][1]
http://ec.europa.eu/environment/nature/ ... nce_en.htm[1][1] JO L 20 du 26.1.2010, p. 7.
[1][1] JO L 103 du 25.4.1979, p. 1.
[1][1]
http://ec.europa.eu/environment/nature/ ... ion/fr.pdf[1][1] COM(2010)4.
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[2][2] JO L 206 du 22.7.1992.
[2][2]
http://ec.europa.eu/environment/nature/ ... nce_en.htm[2][2] JO L 20 du 26.1.2010, p. 7.
[2][2] JO L 103 du 25.4.1979, p. 1.
[2][2]
http://ec.europa.eu/environment/nature/ ... ion/fr.pdf[2][2] COM(2010)4.