Ma "Pépette" comme je t'appelais. Tu étais une petite femelle née de l'union entre JP et Jade. Très vite, mon père et moi te remarquâmes : une jolie robe, une excellente construction et que dire de ta tête .... Tu étais une femelle magnifique. Hélas à partir de la 4ème semaine, tu commenças à perdre du poids. Une première consultation chez le vétérinaire nous amena à réaliser une médicamentation contre les ascaris, bien que la fréquence des vermifugations aient été respectées. Ta situation ne s'améliora pas : tu continuais à régurgiter la nourriture ou l'eau que tu avalais. Dès lors, je compris que les vers n'étaient pas la raison de ton mal être. Je retournai chez le vétérinaire et ce dernier trouva un mégaoesophage : en termes, il s'agit d'une maladie où l'on observe une dilatation de l'oesophage : les contractions musculaires ne permettent pas à la nourriture d'aboutir à l'estomac, ce qui provoque les régurgitations. Face à ce constat peu enchantant, je repris très vite espoir en me documentant et en essayant de t'aider au maximum face à ton handicap. Aussi, j'avais décidé de te garder, de m'occuper de toi car ma philosophie de vie m'amène à considérer tout être vivant. Bien sûr, parmi mes contacts, j'ai eu des sciences infuses qui auraient résolu ton problème à coup de marteau, de frappe dans un mur ou avec un bon vieux fusil. Préférant rester dans la dignité et respecter une certaine éthique de l'être vivant sensible, j'adoptai des mesures sanitaires et hygiéniques pour combler ton mal. Ce fut du boulot pour moi : je fréquençais tes repas 5 fois par jour en veillant à te faire manger en position verticale pour profiter de l'effet de gravité. Bien sur je te tenais dans mes bras en position verticale pendant 20 minutes, histoire d'être sûr que les aliments soient bien parvenus à l'estomac. Je t'avais 1h30 dans mes bras chaque jour, tu t'endormais parfois sur moi et tu semblais "revivre" : tu ne régurgitais plus et ta situation semblait s'améliorer. Je me rappellerai toujours de ce regard expressif quand je te massais le cou : ce bien être que tu ressentais en me regardant dans les yeux et en me disant "Merci Papa". Hugo n'a-t-il pas dit « Celui qui prétend qu’un chien n’a pas d’âme, qu’il regarde ses yeux » Cette méthode te permettait de manger sans souci de régurgiter. Cela semblait présenter une corvée pour certains, pas pour moi : c’était un plaisir que de vouloir solutionner ton problème. J’aurais tout fait pour toi … Lorsque je te ramenai jeudi chez le vétérinaire pour la vaccination générale de l’ensemble de la portée, nous voulions pousser plus loin les tests concernant ton anomalie. Je te laissai donc à contrecoeur aux soins vétérinaires pendant la matinée. Lorsque j’appelai à 14h, le constat fut alarmant : malformation de l’estomac dans la cage thoracique. Les complications et les anomalies s’alourdirent. Je te ramenai, bien sûr je fis une petit infraction au code de la route en te laissant sur mes genoux pendant la conduite, tu étais si fragile … Lorsque je te remis avec tes frères et sœurs, tu t’isolais, tu avais du mal à respirer. Bizarrement, toi qui aimais ma nourriture faite maison et préparée spécialement pour toi, tu ne voulus pas boire. Je dus vite te quitter puisque je devais tenir la buvette du 14 juillet. Pour te mettre au calme, je t’installai dans un petit panier avec une couverture, chez moi. Malheureusement, ma soirée était catastrophique : je pensais à toi. Lorsque je revins à 3h du matin, je te vis dans la salle de bains. Tu n’étais pas bien. Ma décision fut prise, je décidai de veiller sur le canapé en espérant soulager tes douleurs. Lorsque je te pris sur moi, dans mes bras, la douleur s’atténua, tu semblais être dans une position confortable. Malheureusement, ton rythme cardiaque s’accéléra, tu avais des difficultés à respirer. Tu poussais parfois des cris de douleur certainement, mais je ne pouvais rien faire hormis te câliner et espérer un miracle. Je m’endormis et lorsqu’à 5h30, je me réveillai, je n’entendais plus de rocaillements. J’eus espéré que tu avais trouvais le sommeil et le soulagement, en effet tu l’as trouvé mais pour l’éternité … Tu es morte dans mes bras, ma Pépette. Je t’explique pas l’état dans lequel j’étais. Tôt le matin, je décidai de t’enterrer chez moi. Cet endroit, chaque année, je planterai des fleurs blanches autour symbolisant la pureté, la saineté, l’affection que tu avais pour moi. Tu n’auras vécu que 6 semaines jour pour jour, mais j’espère que tu te seras épanouie un maximum et que tu auras profité de ta courte vie. J’espère t’avoir donné beaucoup d’amour : les lois de la sélection naturelle sont parfois cruelles et Dieu sait que tu étais le souffre douleur de la portée. C’est avec beaucoup d’émotions que je te rends ce dernier hommage. Tu allais être une super belle chienne, et tu allais avoir un maître qui t’aurais épanoui dans l’art de la chasse au lièvre et qui aurait le plus grand respect pour toi : je suis sûr que tu aurais pris beaucoup de plaisir. Hélas, ce rêve ne se réalisera jamais ou peut être quand moi-même et certains de tes frères et sœurs te rejoindront dans le paradis de Saint Hubert. En attendant, sache que tu resteras dans mon cœur à tout jamais. Adieu ma fille !!!