J'ai réussi à le piquer sur le trottoir d'en face.
Des miradors…..
C'est décidé, nous allons construire des miradors sur notre lot de chasse. Immédiatement se pose la question des moyens, humains et matériels. En ce qui concerne l'humain, le tour est vite fait, ces sera un, deux, trois…fin de série. Pour le matériel, de nombreuses barres de cèdre qui ne demandent qu'à contribuer à notre projet sont disponibles. Elles n'attendent que la dent rageuse de notre McCulloch.
Autre problème pour nous, extrême sudistes, ignorants des règles de construction de ce type d'édifice, reste à trouver un plan de construction. Je m'attelle donc à la tâche, et mes recherches menées sur SPN et autres forums cynégétiques, vont de lien en lien m'amener sur un type de construction qui pourrait convenir. Enfin, cerise sur le gâteau, nous décidons, pour le "fun" de débarder le bois à l'ancienne, c'est-à-dire avec un cheval. Bien sur, nous avons la jument "Opaline" une merveilleuse "franc comtoise", tout le harnachement spécifique, mais aucune expérience, la jument non plus!
Afin de préciser dans mes esprits la forme de ce mirador et le mode opératoire pour sa construction, je décide donc de réaliser une maquette au 1/10ème. Quelques baguettes de "samba" en 9x9 et quelques vis 3x16 plus loin, je prends conscience que ce ne va pas être de la tarte et que le temps de montage annoncé de 1h30 à 2 personnes est largement sous évalué.
La semaine dernière, Jean-Luc, aidé de Jean-Paul a procédé à l'abattage des perches nécessaires et a dégagé le passage pour notre imposant attelage. Le jour est maintenant venu de notre premier débardage. Le premier harnachement de la jument, après quelques hésitations, se passe relativement bien, puis c'est le premier "Opaline", "Marcher". Les pas sonores de la jument sur le chemin, viennent me rappeler mon enfance quand la majorité des travaux agricoles se faisaient encore avec des chevaux de trait.
Après avoir rassemblé les perches et accroché les chaînes et les traits, la partie la plus ardue, liée à notre inexpérience fut de mettre la jument en place. La propension d'"Opaline" à ne tourner qu'à gauche (je l'ai rebaptisée "Ségolène") et le fait que nous ne disposions pas de l'option "Marche arrière" nous réserva des sueurs froides. La jument dont l'ordinaire consiste à brouter entre les rangs de lavandins et à se faire admirer, n'est pas habituée à sentir une charge lourde qui résiste à son avancement. Elle ne possède pas encore ce "coup de collier" qui décolle le fardeau.
Après moult encouragements, elle fait parler sa puissance et nous voilà partis. Un deuxième voyage finira de la mettre en confiance, et nous aussi.
Voici venu le jour de la construction. Comme je le pressentais, la manipulation des perches et l'érection correcte du mirador ne sont pas aussi évidentes qu'elles ne pouvaient le paraître. Après beaucoup d'efforts, de démontages et remontages pour arriver à quelque chose de correct, force est de constater que la nature imposante de l'édifice va nous obliger à le transporter en l'état vers un poste très accessible à un tracteur et une remorque. La construction in-situ d'un tel mirador, dans notre biotope et notre configuration de terrain s'avère presque impossible. La conclusion qui s'impose alors à nous, est qu'il faut concevoir un autre type de plate-forme.
Evidemment, Craven est de nouveau sollicité pour la conception. Je définis alors quelques règles impératives pour la construction. Il faut que ce nouveau modèle puisse être monté par une seule personne et sur le lieu même de son érection. Je décide de construire une nouvelle maquette, toujours à l'échelle 1/10ème, en m'inspirant des formes d'échelles d'affût vues sur des magazines et des catalogues cynégétiques.
La Construction.
Matériaux:
Les ingrédients nécessaires sont des perches, dans notre cas de cèdre, une palette de 1.2m x 1m, des tire-fond de 8x140, 8x100 et 10x140, de tige filetée de diamètre 10mm, des rondelles.
Matériel:
Une tronçonneuse, une perceuse avec des mèches à bois série longue de 4, et 10 pour les trous et avant-trous, une clé à cliquet avec douilles de 13 et 17 sera la bienvenue, une boite de graisse, un double mètre, un petit groupe électrogène pour alimenter les outils électriques ou une perceuse sans fil puissante, un palan et des élingues.
Mode opératoire:
Au pied de l'arbre contre lequel le mirador sera érigé, commencer par construire à plat sur le sol, l'échelle constituée de deux grosses perches dont l'écartement correspond à la plus grande dimension de la palette (1.20 m pour notre cas) et de barreaux espacés de 30 cm pas plus (pensez à nos anciens). Le dernier barreau, celui sur lequel reposera la palette sera situé à 2,4m de la base, ce qui, conjugué à l'épaisseur de la palette permettra d'avoir une rambarde à une bonne hauteur avec des perches de 4 m.
Cette échelle construite, il faut ensuite la retourner face barreaux vers le sol et la positionner à environ 1,5m du pied de l'arbre, distance qu'il conviendra d'affiner pour permettre un appui sécurisé du mirador contre le tronc. Fixer le contreventement qui va assurer la non-déformation de l'échelle.
Disposer parallèlement aux deux grandes perches, deux autres perches et après avoir percé leur base au diamètre 10mm, solidariser les perches deux à deux avec la tige filetée.
Positionner la palette verticalement entre les perches de l'échelle et fixer les deux barres support sur la palette.
Donner à la palette un angle de 75° environ (cela permettra, quand le mirador sera redressé, d'avoir une échelle inclinée à 15° et une plate-forme horizontale) et fixer la barre basse sur les perches de l'échelle. Evidemment vous pouvez également choisir une échelle à 90° ou avec un angle plus important.
Faire pivoter les perches extérieures sur leur tige filetée et les faire reposer sur la barre haute qui a été vissée sur la palette. Solidariser les deux perches avec leurs barres respectives.
Fixer les barres additionnelles ainsi que les contreventements.
Le mirador est terminé.
Mise en place:
"Frapper" un palan ou un moufle en haut du tronc, élinguer solidement le mirador sur la partie avant et lever. Le mirador viendra tout seul s'appuyer contre l'arbre. Pour aider à la manœuvre, on peut creuser légèrement à la base des deux pieds, pour éviter un éventuel ripage.
Il ne reste désormais, qu'à sécuriser la fixation contre le support par la pose d'une barre avant et une barre arrière.
Il est alors possible de poser de poser toutes sortes d'aménagements, tels que siège barre d'appui pour le tir, brande de camouflage, renforts….
Je conseille de graisser les tire-fond pour faciliter le vissage.
La récompense!
Bonne chasse et bon tir fichant garant d'une sécurité optimum.
Ce fichier powerpoint montre la succession des opérations de fabrication:
http://photomaniak.com/upload/out.php/i ... e2.40m.ppsPS:
Je ne veux par ce post donner de leçon à personne, mais simplement aider tous ceux qui comme nous ont été confrontés à ce type de réalisation en milieu peu accessible, et dans une région ou le "know-how" (non, non, ce n'est pas du provençal) en matière de mirador est quasiment inexistant.
Depuis l'an dernier, j'ai changé la manière de relever l'ensemble.
Je vais joindre d'autres photos qui illustrent cette "nouveauté".
Fondamentalement, il n'y a rien de changé. J'ai remplacé la palette par des billes de cèdre. Le mirador en devient encore plus naturel.