Chien-Courant.com

Forum de discussion dédié à la chasse aux chiens courants

Va t'en savoir en quelle année cela se passe, 1992 ou 1993 je ne m'en souviens plus mais par contre ce fait de chasse restera gravé dans ma mémoire à tout jamais,

Le matin au levé du jour j'étais parti en reconnaissance avec belle une briquette noire aux oreilles courte et tombantes qui ressemblait à un chien de troupeau elle cachait bien son jeu la Belle sous ces dessous de gardienne de brebis il y avait une fantastique chienne de chasse , bien sur pour les puristes ne donnant pas sur le pied elle n'avait pas la cote, mais qu'importe moi je l'aimais comme elle était , de plus dés qu'elle donnait de la voix je savais que devant ça courrait ou tout au moins que cela n'allait pas tarder.

J'étais donc parti en reconnaissance en bordure de la route de Béziers juste en face de notre rendez vous de chasse , Belle en laisse je passe les vignes au peigne fin , les mouzillades pullulent et fraîches de la nuit aucun doute ils sont bien passés là tôt ce matin, c'est Belle qui me le confirme,

Au rendez vous les participants sont arrivés le plus courageux d'entre eux à fait le café ; merci Emile. Puis c'est le tour des piqueurs qui, parti faire le pied arrivent les uns après les autres, nous décidons après concertation d'attaquer mes traces, j'en suis content car je pense que les ragots sont remis juste au dessus des vignes dans un grand ronsas et que contrairement à l'habitude la menée sur le pied de remise ne sera pas trop longue avant le lancé.

Il est neuf heures lorsque la meute est déployée, déjà à la laisse les chiens donnent des signes d'impatiente, le nez en l'air tendu comme des arcs mes chiennes gémissent d'impatiente j'ai pour l'occasion deux anglo: Sologne et Girofle, deux ariégeoise: Fanfare et Lumineuse et bien entendu Belle. La meute file bon train Sologne et Lumineuse les plus bavardent s'en donnent à cœur joie, Girofle et fanfare plus timide sur le pied laissent passer quelques aboies , puis Belle jappe une fois et tout s'arrête.

Je viens de franchir un muret de pierres sèches, il sépare les « boulades » de châtaigniers d'un champ de genêts envahie par les ronces et les buissons d'épine noire, c'est une ancienne vigne travaillé par nos ancêtres qui eux avaient sûrement plus de courage que nous en se qui concerne le travail de la terre, la végétation est de ma hauteur et masque ma vue mais pas mes oreilles, la cloche de Belle tinte sans cesse, elle tourne en rond je reconnais bien là sa façon de forcer les sangliers à quitter leur fort, ses copines sont aux aguets, prêtent à pousser avec enthousiasme le premier ragot qui tentera une sortie,

Glin glin glin fait la cloche , Yap ! Yap ! Fait Belle, la cloche s'arrête...........Yap …....Glin ! Glin ! Glin ! Yap!Yap ! Yap !

Cette Belle c'est une championne elle ne lâchera rien avec ce harcèlement constant le sanglier de guerre lasse n'aura qu'une solution c'est de vider l'enceinte, la chienne insaisissable une fois en haut, une fois en bas, à droite puis à gauche elle vient de rendre fou ce mâle de 70kg qui démarre dans un grand fracas de branches brisées et me passe à trois mètres dans les genêts je vois son dos mais ne peut estimer son poids, bien sur je ne tire pas il a la meute à ses trousses la montagne tremble et comme d'habitude j'en ai les oreilles ravies, c'était pas le moment de mettre fin à cette sublime musique (je suis sur que vous êtes nombreux à penser la même chose)

La chasse disparaît en crête, je n'ai pas fait cent mètres dans la pente que la meute fait son contre , vingt pas me sépare d'une « capitelle » je me griffe le visage en tentant d'y parvenir, le bout du nez en sang me voilà debout sur cette cabane de pierre sèche qui servait d'abris aux paysans de l'époque, de là je peux voir sur ma droite une châtaigneraie dégarnie ce doit donc être l'hiver car aucune feuille ne vient gâcher ma vue.
Le petit malin à bouclé pour venir sauté la route de Béziers ; mille dieu c'est pas bon ça personne n'est posté en bas et gare aux voitures, déjà je tremble pour mes chiens, quand dans la feuille morte au fond des châtaigniers une masse noire trace à la vitesse du vent ; Pan ! Pan ! Pan ! Je lâche mes trois coups (pour une fois ma 280R ne s'est pas enrayée) Rien ! Quedalle ! La bête continue comme si rien n'était , saute la route et entraîne mes chiennes dans la chasse des Aires .

Je suis quand même soulagé le franchissement de la route c'est bien passé en face dans la pente opposée je peux reconnaître toutes les voix de mes chiennes, pas de casse ouf !
La suite un peu plus tard c'est l'heure de manger

Voila la suite.

Je redescend au pas de course prendre mon 4x4 bien décidé à récupérer le plus vite possible ma meute, démarrage sur les chapeaux de roues je traverse la départementale pour aller prendre la piste d'Hérépian, j'ai peut être une chance de couper les chiens en haut au poste de « Péraldi » c'est là que les sangliers qui nous échappent on l'habitude de passé.
Peine perdue ; les chiens ont pris trop d'avance ils sont collé au cul du ragot et à la vitesse ou ça va
dans une heure ils sont bien capable d'arriver à « Vieussan », Pourtant je ne pouvais pas monter plus vite cette piste de terre, chaque virage fut l'objet d'un dérapage plus ou moins contrôlé et l'arrivée au poste de « Péraldi » ponctué d'un magnifique 180° au frein à main.

Tout excité je bondi hors du véhicule pour entendre la meute monté dans le « petit Mougnio » la réserve de nos voisins...... ! Merde c'est cuit.
Mais quelle musique mes amis, quelle musique, la meute semble voler pas possible elles le voient le ragot ?????? sans discontinuer les récries des cinq chiennes emplissent la combe des Aires , mille dieu pour être si proche de lui après tout ce chemin parcouru; faut qu'il ait un problème ce sanglier,
la chasse fini par sauter la crête de la réserve et disparaît dans les combes de St Michel, je reste là indécis sur la conduite à tenir, quand la chasse revient par la droite à la même vitesse et disparaît de nouveau sur la crête, elle fera trois fois le tour du pic du « petit Mougnio » j'en reviens pas, celle qui crie le plus c'est Belle on dirait qu'elle veut le bouffer le noirot , au troisième tour la menée prend le contre pour revenir vers le poste où je suis planté, mal calculé Albert sa descend et longe la route des Aires sûrement qu'à l'aller ils sont passé par là mais moi dans le 4x4 je n'en avais rien su , qu'a cela ne tienne cette fois j'ai bien compris que la bête prise de panique ne cherche qu'une chose c'est revenir dans la remise avec le reste de la harde, et je sais ou je dois l'attendre,
Rebelote dans la descente même « Sébatien Loeb » n'aurait pu tenir le rythme.

Passé les anciennes « escoubilles » au bas de la piste je stoppe ma voiture , sort ma carabine , il me faut faire deux cent mètres dans le bois pour rejoindre le « courredou » principal, deux cent mètres en descente mais le bois est très épais j'en prends plein la tête mais ne ralenti pas , faudrait pas que je sois court et que les chiens saute une fois de plus la départementale, les battements de mon cœur raisonnent dans mes tempes et s'est tout essoufflé que j'arrive dans le saut du bœuf, court moment de répit........ ! Soudain sur ma gauche la chasse troue la haut sur la crête, avec toujours autant d'entrain ; cette fois mon cœur ne bat plus de fatigue mais d'émotion, sans aucune hésitation la menée prend ma direction, en fait il n'y qu'un passage et engagé comme ça l'est sur que le ragot ne pourra me refuser.
Encore dix mètres …..... je l'entend arriver et stop ! Aussitôt bagarre mais une bagarre mémorable,
C'est impressionnant car ce n'est pas un ferme mais une véritable bagarre où se mêlent les aboies rageurs mais aussi les plaintes dû aux blessures, le ragot couine et grogne car aucune chiennes ne lâche l'affaire, j'ai bondi dans les mâtes pour me retrouver au contact, mais horreur impossible de tirer, la bête assise acculée contre un chêne blanc  repousse les assauts de ses ennemis et ne me prête aucune attention , Sologne pendue à sa joue droite enrage, Girofle elle lui mord les flans quand à Belle la voilà accroché à une patte arrière, Fanfare une belle balafre sur l'épaule tente de faire prise aux écoutes, Lumineuse essaie de reprendre son souffle , me voilà bien avec ma carabine heureusement à ma ceinture j'ai ma dague fétiche avec laquelle j'ai achevé plus d'un sanglier, dans le feu de l'action je ne réfléchi pas, j'ai bien trop peur pour mes toutounes, la dague en main j'approche et là il se passe une chose extraordinaire Girofle et Sologne se pendent aux écoutes du sanglier Lumineuse plante ses croc dans son groin le voilà immobile, j'ai la nette impression que les chiennes me l'offrent sur un plateau, en une fraction de seconde je plante ma dague derrière le coude gauche du pépère, malheur sur le coup de couteau il se tourne vers moi la gueule grande ouverte les chiennes ont volées je ne dois mon salut qu'à mon extrême rapidité dans la fuite . Pffff ! J'ai atterri dans le ruisseau le masclas sur les talons mais agonisant, le coup de dague fut mortel …...Bien joué Albert c'est les trois mots qui ont traversé mon esprit là tout de suite après,
Putaing que je suis content toutes les chiennes sont là j'ai évité une dangereuse traversé de route un fois ça va mais deux fois c'était jouer avec le feu,
Bon je vais aller au véto mais les blessures ne sont pas trop graves et toute pillent avec bonheur leur sanglier conquis de haute lutte.
Explication de cette chasse fabuleuse : sur le départ une de mes trois balles lui avait tranché le muscle arrière de la cuisse gauche ainsi handicapé il n'avait pu distancer la meute qui l'avait eu tout au long de la chasse en point de mire. 71 kg sur la bascule et des clés de 5 cm hors mâchoire.

j'ai l'impression d'avoir ete ds le 4x4 avec toi , beau recit

Tout simplement génial tes récits de chasse le caval on se croit au milieu de la traque avec toi superbe merci pour le partage

Super un vrai régal!!!!

merci pour le partage ,on s'y croirait !

Merci pour cette magnifique histoire, vivement la suivante!!!!!
Bien cordialement.
Faraud 07

Quel conteur !! Merci encore pour ce récit.

Je ne vais pas raconter ma chasse le conteur n'est pas aussi doué.

Cyril

Tu sais Cyril je ne suis pas un vrai conteur j'ai simplement des supers souvenirs que j'essaie
de partager avec d'autres chasseurs, je raconte ces aventures comme je les ai vécu et je pense
que beaucoup d'entre vous pourrez faire la même chose sans trop de difficultés.
le plus difficile pour moi c'est l'orthographe il faut sans cesse que je me relise pour corriger un nombre
de faute colossal, mais il en reste toujours, ben malgré tout je persiste et j'essaie de vous faire partager
mes aventures tant pis si quelques puristes s'amusent de mes faiblesses moi de mon coté je suis heureux
quand je lis vos commentaires cela m'encourage à faire encore plus d'effort.
Amitiés.
Ps: j'aimerai bien la lire ton histoire qui se fini limite avec un peu de chance il y a prescription.

Frenchement Bravo, un recit au top on y est vraiment !
A quand un livre ?

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Ma passion c'est la chasse, la chasse c'est se trouver au milieu d'une meute de chien, la meute de chien c'est celle qui me permet de réaliser au quotidien ma passion.