Chien-Courant.com

Forum de discussion dédié à la chasse aux chiens courants

Cette chasse se passait l'an dernier, entre Noël et Jour de l'An.
Pour ceux qui ont vu mon sujet "notre record" il s'agissait du même lieu.
Donc ce matin de fin Décembre je lâche ma seule chienne valide au haut de truffières en bord de bois. Bonne inspiration la chienne prend tout de suite un bon pied.
Et ça file à la montée ! Pas de bol le lieu de la chasse ayant été décidé au dernier moment personne n'a pris les postes du haut qui nécessitent une heure de marche. Je suis donc tant bien que mal et la chienne continue peu à peu à prendre de l'altitude.
Je finis par déboucher à 1400m, mais la chienne est depuis longtemps sur l'autre versant. Elle a même levé (elle a eu largement le temps avant que je n'arrive ). Je suis posté sur la crête mais bien sûr au lieu de retourner dans la battue la chasse prend les travers.
Le vent m'est favorable, d'autant plus que j'ai encore pris de l'altitude, mais même en essayant de courir sur le GR je finis largué.
Parti pour parti je continue dans la direction prise et environ une heure plus tard j'entends vaguement un chien. En approchant je finis par croire reconnaître la voix de ma chienne au ferme, et finalement j'en suis sûr !
Je suis encore à plusieurs km (2/3) mais j'en profite pour appeler avant qu'il n'y ait plus de réseau le vieux qui passe beaucoup plus de temps à me servir de taxi qu'à chasser lui-même.
J'arrive enfin sur le lieu du ferme, je vois même la voiture de mon taxi qui a entendu sur la route en dessous.
Je suis dans des barres rocheuses dans une gorge où j'ai déjà fait quelques victimes, et je sais que pour approcher au mieux je dois aborder le sanglier par en dessous. Je remonte tout doucement, silencieux comme un serpent et me voilà à 10m de la chienne qui quillée sur une roche aboie à vue sous elle dans de gros buis.
C'est un mouvement de la queue qui me fait voir le sanglier quelques mètres à peine devant moi. Je vois la queue, et ça me fait distinguer le reste du corps. PAN dans la tête, mon sanglier s'effondre net.
J'approche pour contempler le sanglier tandis qu'arrive la chienne tout en criant à mon taxi que c'est bon mais voilà que mon sanglier se remet à bouger.
je ne prends pas de risque et PAN encore, dans l'oeil (je sais, je suis pas courageux ), et cette fois il ne bouge plus.
Une fois venu le moment de faire l'inspection il a bien fallu se rendre à l'évidence : il n'y avait que ma balle d'achévement et aussi le nez de cassé. Ma première balle en touchant un buis l'a projeté avec suffisamment de force pour assomer un sanglier.
Il y a certainement des cas où des sangliers tirés qui se sont effondrés à la balle n'étaient pas plus mortellement atteints, et en tout cas celui-ci (une soixantaine de kg) aurait PU le faire si je n'avais été aussi proche.
D

PS j'étais par la route à pile 20km de mon point de départ du matin, de l'autre côté de la montagne.

re PS j'ai cette année là fait un autre tir du même genre : du fond d'une gorge se lève un coq faisan qui s'empêtre dans les branches. A 10/15m je le vois si beau que je lève la carabine et BOUM, carreau. Je pensais l'avoir bien secoué, mais non c'est aussi une branche projetée qui l'a tué. Décidément le 444 ça n'abîme pas.
Je précise quand même avant d'entendre tout et n'importe quoi que ma balle était tout à fait fichante de l'autre côté de la gorge (30 ou 40m), autant en tout cas que si j'avais tiré un sanglier en face de moi.

Une fois de plus c est super bien raconté !!!