Voila j'ai retrouvé le récit de cette chasse particulière où mes cousins Aveyronnais ont goûté avec plaisir aux chasses de l'Hérault, je vous en fais un copié collé. Bonne lecture.
............................................................... Nous sommes en 1983 le samedi 8 Octobre exactement! ................................................................ J'ai invité mes cousins aveyronnais ainsi que deux de leurs copains à une battue aux sangliers dans ma commune. Il faut dire que je joue au foot à Rulhac village de l'Aveyron et que je les bassine tous les après match de mes histoires de chasse, je crois qu'ils ont acceptés l'invitation juste pour voir jusqu'à quel point j'affabule et vérifier que dix pêcheurs plus dix chasseurs font bien vingt menteurs. Le matin nous attaquons les valettes un de nos meilleur tènement, je prends soin de poster mes invités de la meilleure façon qu'il soit et plein d'espoir je sonne le début de traque. Grosse déconvenue; la traque et un fiasco les sangliers sont sorties.
Il est midi et c'est la pause déjeuné.
Je vous dis pas l'état dans lequel je me trouve, les cousins me lancent des regards moqueurs et ne se gênent pas pour commenter ironiquement mes histoires de tartarin. Godard (le manchot) et Michelis (gigi) viennent me voir alors que je bois un café plongé dans mes réflexions. "Albert ! Il y a des traces dans la vigne de Carlet, elles paraissent fraîches, viens jeter un coup d'oeil."
Je me rends sur les lieux n'ayant plus rien à perdre sinon ma réputation de piqueur. Effectivement les sangliers sont passés de la nuit et ils ont causés quelques dégâts (beaucoup de grappes arrachées et mangées aux pieds des souches) je sens l'espoir renaître en moi.
Pour imaginer le décor: C'est une plaine plantée de vignes, d'un côté deux mourels de chênes verts bordés par la route de Béziers de l'autre l'échappée des grands bois, un chemin fait frontière entre les mourels et l'échappée. A prés avoir étudié les traces nous sommes persuadés que nous les avons dans la plus grande des deux remises, une aubaine!!!!! Facile à poster je prie st Hubert pour que cette fois nous ne nous soyons pas trompés. Vais-je enfin prouver aux aveyronnais que nous ne sommes pas des comiques??? Je décide de prendre avec moi mes chers cousins et les deux copains pour les poster sur le chemin qui monte jusqu'au village de la Caumette c'est là le meilleur endroit si l'on pense tirer quelques bêtes noires .Il y a un petit hic ! il nous reste trois chiens les autres ne sont pas rentrés et mon Vaillant est au repos à la maison mais bon la remise n'est pas grande.
Après avoir expliqué à chacun des invités les consignes de tir et les drailles les plus empruntées je prends place sur le dernier poste juste deux virages sous le village. La corne retenti, début de la traque, le silence s'installe, le soleil brille et il fait une chaleur estivale, un merle gratte les feuilles de chêne au sol à 10 mètres de moi, j'ai l'impression que c'est une pelleteuse qui creuse (bon je sais je suis Marseillais) Au fin fond des mourels j'entends de temps en temps un piqueur encourager les chiens et plus rien.
Je suis là et rêve de chasses antérieures ou mon Vaillant chien merveilleux marque un vieux solitaire blessé avec acharnement sachant bien que son maître ne vas pas tarder à venir le seconder.
Quand tout à coup TINO un chien sans race tirant sur le griffon mais d'une grande classe, il ne nous a jamais menti, donne deux coups de gueule, deux coup pas plus! Je tressaille, mon coeur bat plus vite, j'écoute l'oreille attentive mais plus rien..... 2 à 3 minutes se passe et j'ai l'impression qu'un vol de palombes arrive au-dessus de la remise, un immense vol, un espèce de frôlement continue et intense, intrigué je fais les deux mètres qui me sépare du sous-bois histoire de me rendre compte du phénomène et là mes amis j'hallucine 20 25 30 sangliers déboulent droit sur mon poste, je ne sais vraiment pas combien il y en a mais par contre je sais qu'il vont me sauter par les pieds!!!!!Je recule précipitamment contrôle ma 280R et le souffle court j'attends le moment fatidique, mon heure de gloire à enfin sonnée. C'est à ce moment que madame X (pas de nom) arrive à la sortie du virage N°2 en compagnie de son chien, un espèce de ratier mal foutu qui ne trouve rien de mieux à faire que de me saluer de ses aboies maudits et mal venus, c'est peu de le dire. Vous pensez bien que les bêtes noires n'ont pas demandées leurs restes pour faire demi-tour, je suis anéanti le coup de ma vie viens de me glisser entre les doigts et je maudis tous les corniauds de la terre, avec toutefois un sourire poli pour madame X et un mot gentil pour son chien Enfin il faut savoir faire contre mauvaise fortune bon coeur. Reprenant mes esprits je crie, hurle, harangue, trompette, en deux mots j'ameute le voisinage: "Alain, Robert, venez vite il y a au moins 20 sangliers devant TINO il ne donne pas de la voix mais il est derrière la harde" Alain me réponds le premier : "J'arrive" Robert ensuite "Ok! Albert où les as-tu vu ces sangliers ?" Je leur explique rapidement mon aventure il ne faudrait pas perdre de temps car l'après midi et déjà bien avancé, avec les deux chiens qu'ils leur reste les voilà en chasse là où j'ai vu la compagnie mais rien ne se passe pas un aboie, je les entends monter jusqu'à la crête en face et l'allumage commence
" Eh! Albert t'as fumé et maintenant tu rêves!!!" "t'es sur que t'a pas la fièvre" faut consulter" ect.ect. Je fume oui mais de colère "connards" que je leur réponds, mais ils ont sautés la crête et ne m'entendent plus. Je suis de plus en plus abattu vraiment tout est ligué contre moi aujourd'hui!
J'en suis là dans mes pensées lorsqu'un doublé me fait bondir, milles dieux, ils les ont trouvés.(ce soir au rendez-vous je vais leur faire voir moi si j'ai fumé, non mais!) Et ensuite c'est la guerre, je tue le 1° un ragot de trente kilos qui revient sauter à mon poste dommage il est tout seul.
Ensuite la ligne des invités entre en scène c'est le quatorze juillet tous tirent plusieurs fois sans beaucoup de succès (2 morts 1 blessé) je comprends leurs émotions un baptême pareil c'est rare. Il est déjà tard lorsque je vais chercher Vaillant pour faire sortir les derniers sangliers, la meute à bout de souffle n'a plus assez d'énergie pour forcer les retardataires. La nuit tombe ,le crépuscule envahie la plaine ,Vaillant débusque un dernier mâle resté dans l'enceinte et mon cousin Robert le tire et le tue, je dois dire que la flamme sortie du canon de sa carabine m'a impressionnée ,je me suis rendue compte à ce moment qu'il était temps de sonner la fin de chasse. Cinq bêtes rousses et un mâle de 50 kilos au tableau ce jour-là plus un trouvé le lendemain mort dans la remise.
Depuis ce jour je ne peux rencontrer mes cousins sans qu'ils évoquent cette histoire c'est dire si j'avais réussi mon coup pour les impressionner.
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