Il est environ 8h30 lorsque l’on décide de partir à la chasse (au lièvre bien entendu). Le soleil commence à pointer son nez et le temps est doux malgré l’altitude (1300m environ).
Comme toujours, on lâche nos 2 chiennes. Le début de chasse est mouvementé avec un lièvre levé puis 1 voire 2 chevreuils dans la foulée. Heureusement, je parviens à arrêter ma jeune qui poursuivait un chevreuil avec énormément de vivacité.
Je la mets en laisse et décide de quitter la zone pour me déplacer à un autre endroit et fuir ces maudits chevreuils. Pendant ce temps, ma « vieille » laisse tomber et revient sur notre pied.
J’arrive donc dans un pré. Ne voulant pas que ma jeune reparte après un chevreuil, je la garde en laisse tant que je ne suis pas sûr de la qualité du pied. Elles commencent à sentir un peu dans le pré mais rien de bien convaincant. Elles rentrent donc dans le bois. Mais je choisis de ne pas insister et de très vite faire demi-tour. On ne rentre pas dans les bois sans avoir de pied. Sinon connaissant ma jeune c’est le départ d’un chevreuil assuré …
Je longe donc le bois tout en restant dans le pré. Et tout à coup, ma jeune commence à sentir avec un peu plus d’insistance. C’est bon elle est bien sur le pied. Elle se met même à japper ce qui pour elle signifie que le lièvre n’est vraiment pas loin. Je décide donc de la libérer. Mais étonnamment elle le perd de suite et commence à tourner en rond. Je la regarde faire environ 20m au-dessus d’elle.
Et soudain, j’entends marcher dans les feuilles en plus de mon chien et de sa sonnaille. C’est le lièvre !! Il se plante là, à environ 5m, entre moi et mon chien pendant 2-3 secondes sans bouger. J’essaye alors d’appeler mon chien. Le lièvre m’entend et par en courant. Ma chienne le voit et lui part après en hurlant. C’est bon c’est parti !!
Il viendra ensuite buter sur mon autre chienne dans les bois en contrebas qui jappait tranquillement sur le pied de la nuit. Et voilà donc maintenant les 2 chiennes lancées à la poursuite du lièvre.
De mon côté, je cours à la descente au milieu des genêts (balais comme on dit chez nous) pour essayer de lui couper le devant tout en essayant d’écouter les chiens pour savoir où il passe. Il vient dans ma direction mais il a trop d’avance. Je repars à la montée dans les bois en courant presque aussi vite que ma jeune que j’aperçois en contrebas. Mais le lièvre est devant et j’arrive un poil trop tard pour pouvoir l’apercevoir à nouveau (et oui je ne suis pas Usain Bolt

). Tant pis, maintenant je n’ai plus qu’à espérer qu’il revienne.
J’attends donc 2-3 minutes en écoutant les chiens qui donnent de moins en moins de la voix. Et tout à coup, un coup de voix de ma jeune me fait comprendre que le lièvre semble revenir. Il va passer au-dessus de moi, j’en suis persuadé. Je scrute donc voir si je ne le revois pas arriver. Et 2 secondes après, le voilà furtivement avec ses grandes oreilles. Mais impossible de le tirer car je l’entrevois à peine. J’essaye de l’attendre à une petite éclaircie entre les arbres. Il n’y a guère que là que je peux le tirer. Mais aussitôt je le revois (encore très furtivement) qui semble prendre légèrement la montée. A ce moment-là, je n’hésite pas une seule seconde. Il ne passera certainement pas là et je pars donc en courant le plus vite possible pour lui couper le devant un peu plus haut.
Après 300m à la montée, je décide de m’arrêter et d’attendre. Ai-je bien fait de partir aussi vite et aussi loin alors qu’il n’était que 80m au-dessus de moi ? Tant pis, je suis là maintenant j’y reste. J’essaye tant bien que mal de reprendre mon souffle. Je regarde en haut, je regarde en bas. S’il passe là, il ne devrait pas tarder.
Et tout à coup, le voilà qui arrive en sautant au milieu des balais. Il me vient presque droit dessus. Je l’attends à la sortie d’un arbre. Le voilà qui sort et qui s’arrête à 10m de moi. Il fait un petit crochet. Je le tire mais il continue à courir quand même. Il ressort à une petite éclaircie entre 2 arbres. Je le retire en bout. Plus rien … je m’approche et le voilà par terre. Je viens de tuer le premier lièvre de ma vie.
J’attends alors mes 2 chiennes. Ma jeune arrive seulement 2-3 minutes après alors que ma vieille viendra beaucoup plus tard mais arrivera quand même sur le lièvre. Même mes chiennes ne semblaient pas comprendre pourquoi il était mort avec seulement moi à côté

Un premier lièvre, comme toutes les premières fois, ça ne s’oublie pas mais celui-là, vu le scénario, je ne crains pas de l’oublier !!
J’aurais pu le tirer au départ. Avant même que ma chienne ne le voit. Mais j’ai préféré en faire profiter ma chienne (et même les 2) avant de le tuer après une poursuite certes assez brève mais très intense (que ce soit pour le chien ou même pour moi

)