Ce matin, avec mon père, je décide de faire courir nos chiens, si possible après un lièvre.
Le temps est gris, maussade avec du brouillard sur les crêtes mais pas de pluie et très peu de vent.
Comme le lièvre est fermé, je ne prends pas d'arme sur moi. Et puis de toute façon pour ce que je m'en sers ...
Vers 9h (c'est pas bonne heure), on lâche "la meute" (2 chiennes

) sur un territoire où il est en principe très difficile de lever un lièvre. La plus vieille des 2 est libre et la plus jeune est attachée en laisse avec moi qui cours derrière afin d'éviter qu'elle parte après un chevreuil.
Très vite, elles commencent à sentir le lièvre mais sans grande conviction. Au sol, on aperçoit des pieds de sanglier mais voyant le comportement de ma "vieille", je me dis qu'il n'y a pas que des sangliers qui sont passés par là.
Les chiennes descendent les champs un à un et ma "vieille" ne tarde pas à japper sur le pied (habituel pour elle). Au sol, je remarque des "pètes" de lièvre très fraîches. Je me dis alors qu'il ne doit pas être très loin d'autant plus que ma jeune sent avec de plus en plus d’insistance.
Les chiennes arrivent maintenant dans un pré comportant des hauts genêts (ou balais comme on dit chez nous) espacés. On se rapproche du lièvre mais pour l'instant, ce dernier n'est toujours pas debout.
Puis tout à coup, j'entends mon père qui me crie !!! Il vient de voir passer le lièvre !!!
Voyant que ma "jeune" se rapproche du gîte, je la laisse faire toute seule. Dans la seconde qui suit, elle le trouve, pose son nez dessus et comprenant que ça sent plus que d'habitude se met à japper un coup. C'est bon, elle l'a trouvé. Je fais une dizaine de mètres en courant derrière elle, puis je la lâche et la laisse le poursuivre. Il est alors environ 9h15.
S'en suit une magnifique menée dans les prés, les balais, les châtaigniers, ...
Le lièvre fait une petite boucle et vient buter sur mon père le long d'un chemin. Aussitôt, il fait demi tour et s'arrête un peu plus loin pour observer les chiens à une trentaine de mètres en contre-bas. Il repart avec les chiens à ses trousses et revient au départ. Je cours en espérant lui couper le devant. Et tout à coup, le voilà qui sort à un talus et se plante
Il écoute les chiens. Je l'observe pendant de longues secondes sans qu'aucun de nous deux ne bougent. Il repart. Je lui cours après, le revois et attends mes chiennes.
Elles ne tardent pas à arriver, la plus jeune en tête suivie de très près par "ma vieille". Je les regarde faire. Elles jappent toutes les deux en courant le long du pré où le lièvre vient de passer.
A ce moment-là, même si je l'ai déjà vécu, je ne peux vous décrire le sentiment et l'émotion que cela me procure ...
Il est maintenant 9h45 quand elles le perdent une première fois. Mais elles le relanceront au ruisseau et le mèneront à l'autre bout de la commune sans qu'il ne soit revu.
Même si je ne suis pas sûr qu'elles soient toujours restées sur ce lièvre, je récupérerai mes chiennes vers 11h pour la plus jeune et midi pour l'autre.
Voilà je regrette vraiment de ne pas avoir pris mon caméscope pour immortaliser cette journée de chasse et vous en faire profiter ; car les écrits ne valent pas les images (loin s'en faut ...)
Après, pour beaucoup d'entre vous, ça doit être presque "quotidien" mais en tout cas moi je m'en rappellerai longtemps
Bon allez je vais aller me coucher car demain, il faut aller bosser 