Jeudi matin à 6h30, je suis venu te chercher, comme à ton habitude ton hurlement de joie se fait entendre dans tout le quartier, je te met la laisse et te voici à ta place favorite sur le siege passager de mon 4x4….direction les Maures ta foret, celle que tu connais si bien.
Nous partons de Gasqueton et commençons à avancer en direction du Serre de Notre Dame, arrivé à Petit Louis tu tires sur la laisse et sans rien te dire tu me conduis directement à Mazuit notre RdV de chasse…apres une petite pause nous montons le vallon des Clemasquieres en direction de la draille de Madame Roux, là tu commences à chasser assez fort levant sans cesse le nez au vent vers les ronces et le fort impénétrable dans lequel tu as tenu tellement de fermes, tu pousses quelques petits cris mais non ils ne sont pas là aujourd’hui, nous continuons donc à monter et une fois sur le Serre nous prenons cette fois la direction du vallon de la Caudière, où tu trouves un joli pied que tu commences à me marquer, ce sanglier suit la piste sur quasiment 1km en retournant carrement le bord de celle ci , puis il plonge vers le pas du « minot » (en l’occurrence moi) à cet endroit chose étrange tu commences à donner pleine gueule alors qu’habituellement tu restes muette sauf si le sanglier est là…..je continue tant bien que mal à descendre la draille car tu tires tres fort en jappant de plus en plus, nous arrivons ensuite dans le vallon de la Pommiere où le sanglier rentre au bois….mais nous ne le suivrons pas !!!!
Une fois au pas de Manu tu éventes encore un gibier, je te laisse faire confiant et tu me menes à travers bois vers la draille des Pins où je retrouve je pense le même pied de sanglier, là tu recommences à hurler et à tirer comme une enragée, nous continuons à avancer et je commences également à sentir la subtile odeur de Sus Srofas tu avances toujours en aboyant mais prudemment le poil hérissé sur le dos, nous descendons difficilement en direction du roncier de Roquebrune et une fois sur place je vois le pied entré par une coulée tres étroite dans le roncier, les feuilles encore retournées et tachées de boue fraiche , tu avances dans la coulée et d’un coup un énorme fracas de branches qui cassent devant nous, sûre de toi grace à ma présence tu te cales de suite au ferme en tirant droite sur ta laisse afin que je te découple, le sanglier sort bruyamment de son enceinte en direction du Serre de Cougourel…..je te félicite et caresse pour cet excellent travail mais je te sens TRES fatiguée et nous retournons doucement vers la voiture….je dois te porter car tu ne parviens plus à monter sur le siège….tu me regardes en gémissant et tes yeux en disent long sur l’étendue de ta souffrance….je démarre, roule quelques kilometres en retenant mes larmes afin que tu ne t’inquietes pas….une fois arrivée je te prend à nouveau dans mes bras et te remet en laisse, là une lueur dans tes yeux lorsque tu vois René et tu lui fais des fêtes heureuse de le voir mais tu ne comprends pas pourquoi ici….car pour une fois tu n’es pas ouverte et pourtant tu vois cette blouse blanche et la voix familliere de ta vétérinaire….nous allons derriere le cabinet et t’allonges dans l’herbe là René et moi nous collons à tes cotés et tu poses ta tête sur ma jambe…lentement ta respiration se ralentit tu me regardes et remues la queue puis tu plonges dans un lourd sommeil duquel tu te réveilleras aupres de ton seul et unique VRAI patron Saint Hubert….les larmes me coulent en écrivant tout ça….je te dis ADIEU ma fille je ne t’oublierais jamais et sache que tu manqueras à toutes les personnes à qui tu as tant donné !!!!
